Attirer plus de touristes chinois, un élément clé de la Vision 2020 ?
Attirer 20 millions de visiteurs par an à l’horizon 2020 et réaliser un chiffre d’affaires de 150 milliards de dirhams, tel est l’objectif visé par les autorités en charge du tourisme. Parallèlement, le Maroc souhaite avoir de nouveaux marchés touristiques en Asie de l’Est. La Corée du Sud, le Japon, et surtout la Chine intéressent notamment l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT).
Ce n’est pas la première fois qu’on parle de la Vision 2020 au Maroc. Elle s’étoffe dans les coulisses depuis les assises internationales du tourisme à Fès en avril 2007. Un appel d’offres international a été lancé en décembre 2007 et un cabinet international de conseil été choisi pour accompagner le ministère du Tourisme, l’Office national marocain du Tourisme (ONMT) et la Fédération nationale du Tourisme.
Les détails de la Vision 2020 ne seront pas connus avant les prochaines assises du Tourisme en octobre 2010. Mais quelques unes de ces grandes lignes, notamment la promotion des régions et un tourisme responsable, ont été dévoilées par le directeur général de l’ONMT Abdelhamid Addou, dans une interview accordée récemment à l’agence de presse chinoise, Xinhua.
« La vision 2020 va capitaliser plus sur le tourisme régional, nous allons essayer de développer toute la région en ce qui concerne les destinations touristiques, nous allons nous concentrer sur le tourisme durable, l’écologie et sur le suivi environnemental pour que nous puissions protéger notre nature », a expliqué le DG de l’ONMT. La future stratégie touristique s’insérera dans la régionalisation avancée, vers laquelle se tourne le Maroc.
Selon Mr Addou, la région sera au centre de la nouvelle vision. « Chaque destination régionale pilotera son marketing », a-t-il dit. De même, cette nouvelle politique prendra en compte les facteurs humains et environnementaux. Autrement dit, un tourisme responsable, mais aussi durable, comme l’avait indiqué Yassir Zenagui, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, en début d’année.
La Vision 2020 du tourisme national se tournera vers de nouveaux marchés émetteurs, sans pourtant oublier les principaux marchés traditionnels européens : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni. Ainsi, à l’instar des pays de l’Europe de l’Est et du Moyen-Orient, l’Asie de l’Est (Chine, Corée du Sud et Japon) gagne en importance pour le marché touristique marocain.
Pour Abdelhamid Addou, « ces trois marchés sont très importants, mais le plus important pour nous est la Chine. Pour attirer les touristes chinois au Maroc, il faut absolument faire de nouvelles promotions auprès des agents de voyage et être plus présents dans ce marché ».
Les autorités ne devraient cependant pas seulement compter sur les promotions de voyagistes. Il faudrait mettre en place des liaisons aériennes entre ces nouveaux marchés et le Maroc. L’ONMT a déjà de l’expérience en la matière. En juin, l’Office a signé deux conventions avec la Royal Air Maroc (RAM) pour promouvoir la destination Maroc en Allemagne, en Pologne et en Russie.
Le nombre de visiteurs chinois au Maroc ne dépasse pas les 10 000 touristes par an. Abdelhamid Addou a donc prôné la création de lignes aériennes directes entre la Chine et le Maroc, pour booster ce segment. « Je suis certain qu’avec la RAM et les lignes aériennes chinoises, le marché asiatique grandira, car il est un marché clé et très stratégique pour les dix années à venir », a-t-il souligné. La RAM entendra-t-elle cet appel ?
Source : web Ibrahima Koné Yabiladi.com