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L\'Indice de la société civile

L\'Indice de la société civile

 

Gouvernance : là que le bât blesse

Le manque de financements étatiques et les problèmes de gestion sont les principaux obstacles à

l'action des ONG nationales.

\"http://www.lematin.ma/Images/Picto/flecheRouge.gif\" Publié le : 17.03.2011 | 16h39

 

Ce sont des chiffres et des constats très édifiants que l'Espace Associatif a communiqués au public, mercredi 16 mars à Rabat, lors d'un séminaire consacré à la présentation des résultats du projet d'indice de la société civile. L'indice, élaboré avec l'appui du ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité et le PNUD, répond au besoin «d'une meilleure connaissance de la société civile, de ses forces et faiblesses », selon Anass El Hasnaoui, président de l'Espace Associatif.

 

 

 

 

 

 

 

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Des enquêtes menées auprès de la population et d'acteurs associatifs permettent ainsi d'apprécier le degré de confiance placée dans les organisations de la société civile, leurs difficultés, leurs rapports avec leur environnement ainsi que leur impact dans différents domaines d'action. La première enquête portant sur un échantillon de 1 297 personnes dégage un constat saillant : plus des trois quarts des enquêtés, soit 76,4%, pensent que les associations sont «importantes et utiles» et placent une haute confiance dans les associations caritatives, de développement local et de femmes, avec respectivement des pourcentages de 74%, de 71% et de 62%. Ce niveau de confiance baisse une fois qu'il s'agit d'autres organisations : 41% seulement de la population ont confiance dans les syndicats et 37% dans le Parlement. Les partis politiques, eux, se situent à un niveau inférieur de confiance (31%). La santé arrive en tête des domaines d'intervention jugés prioritaires (91,6%), suivie par l'éducation (88%) et la défense des droits (69%). A ce niveau se pose la problématique de la répartition des rôles entre gouvernement et ONG. « Il est vrai que la société civile n'est pas toujours bien outillée pour prendre en charge des prestations de services et ce n'est pas nécessairement sa vocation. On peut se demander si la meilleure option n'est pas de promouvoir davantage les activités de plaidoyer pour la défense des droits que la population réclame avec insistance», note le rapport. Sur le volet des contraintes, une deuxième enquête menée auprès de 211 organisations de la société civile montre que celles-ci manquent de ressources propres et régulières : 50% d'entre elles ne reçoivent pas de subventions de la part du gouvernement et 18% n'ont même pas de financement provenant des cotisations de leurs membres. Ce sont ces difficultés financières qui font que 62% des ONG ne disposent pas de salariés et comptent entièrement sur les bénévoles pour leur fonctionnement.

Le rapport met en garde contre un potentiel déséquilibre budgétaire, dans la mesure où les dépenses des ONG augmentent plus vite que leurs revenus réguliers. De même, « la recherche désespérée des financements incite de nombreuses organisations à s'engager sur des projets qui s'éloignent, dans certains cas, de leur mission et de leurs objectifs», souligne le rapport. Cependant, le manque de financements étatiques a un côté positif : c'est, en général, un indicateur de l'indépendance des ONG vis-à-vis de l'Etat. En deuxième lieu, on souligne des difficultés en matière de gouvernance. Les efforts faits pour garantir une prise de décision démocratique sont jugés modérés par 34% d'acteurs associatifs et significatifs pour 24%. Par ailleurs, l'accès à l'information bénéficie d'une meilleure perception.

Ainsi, 62% des personnes interrogées affirment que les informations financières concernant leur association sont mises à la disposition du public, contre 62% qui affirment qu'elles sont consignées dans les rapports ou disponibles auprès du trésorier et du président de l'association. Pour ce qui est de l'impact qu'ont les ONG sur la société, il est qualifié de tangible par 50% des interviewés, de fort par 6% et de limité par 44%. S'il y a des domaines d'intervention dans lesquels les associations ont le plus d'impact, c'est bien l'éducation (53%), le développement social (42%) et l'aide aux pauvres (24%). Par contre, l'impact est moins visible dans les domaines du logement (1,4%), l'aide alimentaire (0,9%) et l'emploi (2,9%). « Les exemples d'actions listées par les répondants semblent montrer qu'en général les ONG ne sont pas véritablement associées à l'élaboration, à la modification ou même à la mise en œuvre des politiques publiques. Elles sont impliquées plutôt dans la mise en œuvre des activités ou des projets », fait remarquer le rapport. Pour ce qui est de l'environnement de travail, les appréciations diffèrent selon la nature des organisations : plutôt favorable pour 31% d'organisations professionnelles et syndicales mais restrictif pour 47,3% des organisations œuvrant dans les domaines du développement et des droits de l'Homme.

Recommandations

Pour consolider le développement de la société civile au Maroc, les auteurs du rapport jugent nécessaire de mettre l'accent sur l'aspect financement considéré comme « la clef de voûte pour le développement des organisations de la société civile ». A cet effet, ils plaident pour la création d'un Fonds spécial de financement et de promotion de la société civile. L'allocation des ressources publiques à ces organisations doit se faire, selon le rapport, sur la base de critères précis et connus de tous et rompre avec les procédures actuelles « souvent discrétionnaires ». Sur le volet de la gouvernance et de la transparence, le rapport estime nécessaire d'établir des cahiers des charges définissant les profils requis et les conditions de réalisation du travail demandé aux ONG. L'élaboration de rapports financiers et moraux et leur soumission à la discussion avant la tenue des assemblées générales sont également recommandées. Pour améliorer l'environnement dans lequel évoluent les ONG, le rapport préconise la mise en place de points focaux jouant le rôle d'interlocuteurs de la société civile dans les administrations publiques aux niveaux central et local.

 

 

 

 Repères

 

 

Forces

 

 

 

 

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Proximité et citoyenneté (42%)

 

 

 

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Développement social et humain (30%)

 

 

 

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Crédibilité, indépendance et engagement (28%)

 

 

 

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Faiblesses

 

 

 

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Manque de financement (35%)

 

 

 

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Opportunisme, clientélisme et manque d'indépendance (27%)

 

 

 

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Communication et coordination (25%)

 

 

 

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Manque d'organisation et de professionnalisme (23%)

 

 

 

 

Source : web Par Meriem Rkiouak | LE MATIN