Tourisme interne : Une succession d’études pour quels résultats ?
Le ministère du tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et l’Economie sociale a lancé une étude sur le tourisme interne au Maroc pour l’année 2019. Le coût est estimé à 3 MDH.
Dans un contexte marqué par la morosité, le tourisme interne pourrait être la solution idoine pour fructifier les affaires des différents opérateurs du secteur voire dynamiser l’économie. Il pourrait être également une source de création d’emplois.
Bien que notre économie ne soit pas isolée, il faut développer sa résilience pour affronter les chocs en cas de crise à l’international. Le Maroc ne peut être à l’infini à la merci de son environnement externe, ce qui d’ailleurs accroit sa vulnérabilité. Cette dépendance revêt plusieurs formes allant du déficit de la balance commerciale, des IDE, de l’endettement… sans oublier le tourisme. Nous avons encore frais dans nos mémoires la crise des pays du Golfe qui a impacté lourdement le secteur dont bon nombre d’hôtels, de restaurants… ont mis la clé sous le paillasson.
C’est dire que le développement du tourisme interne est une composante importante de la stratégie du développement du secteur voire même de la politique économique. Le but escompté de cette étude est de mieux répondre aux attentes des Marocains en leur offrant notamment un produit adapté tenant compte de leurs habitudes et de leur manière de voyager. Il faut dire que le tourisme interne recèle un potentiel de croissance, non seulement en volume de déplacements mais aussi en apport financier. Un potentiel qui reste inexploité pour différentes raisons. Comme en attestent les chiffres : A fin mars 2019, les nuitées totales réalisées dans les établissements d’hébergement touristique classés, ont enregistré une hausse de +4% par rapport à la même période de 2018 (+4% pour les touristes non?résidents et 3% pour les résidents). Une hausse somme toute imitée comparativement à d’autres pays où le tourisme interne superforme pour ne citer que l’Espagne ou le Portugal. On ne cessera jamais de le dire, les économies qui ont boosté leurs taux de croissance sont celles ayant fait de la demande interne leur principal credo.
Pour mener à bien cette étude (qui n’est pas la première du genre), le département du Tourisme est amené à assurer le suivi de la performance du marché marocain et de disposer des données clés permettant le paramètrage des actions à mettre en place.
Cette étude dont le coût est estimé à 3MDH permettra de mesurer l’évolution des comportements des touristes résidents, d’effectuer des analyses concernant le profil social de ce segment (type d’hébergement utilisé, les principales activités pratiquées, le mode et le moyen de réservation…). Elle sera réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 8.000 individus résidents.
Elle permettra par ailleurs d’estimer le taux de départ en voyage trimestriel et annuel, le volume des nuitées et des séjours des touristes résidents par principale destination selon le type d’hébergement, motifs de séjour, profil des touristes… autant d’indicateurs qui permettront de mieux orienter l’offre en faveur des touristes nationaux.
Pour ne pas refaire les mêmes erreurs du passé, il est judicieux de sélectionner le prestataire sur des critères bien définis au risque de voir… encore l’argent s’évaporer pour des résultats décevants.
Le 16/05/2019
Source web Par Ecoactu