Adil Douiri, Le donneur de leçons !
Dans le cadre de la présentation de la loi de Finances
2014, les partis de l’opposition, à savoir l’Istiqlal et l’USFP ont émis comme
à l’accoutumée leurs critiques.
Ainsi, à l’occasion d’une journée d’étude organisée
par le Groupe socialiste, Adil Douiri, en tant que Président de l’Alliance des
économistes Istiqlaliens, a émis un certain nombre de critiques, notamment sur
la gouvernance en matière du secteur touristique. Un secteur qu’il connaît bien
puisqu’il a été ministre du Tourisme dans le Gouvernement Jettou, de 2002 a
2007.
Selon Adil Douiri, Le projet de loi de Finances 2014 est
fortement critiquable. C’est « Un projet raté dans un contexte
critique » souligne-t-il. Selon lui, les indicateurs de croissance
économique devraient être favorisés par un soutien fort aux secteurs
industriels et exportateurs. Il a ainsi présenté des scénaris susceptibles de
rétablir l’équilibre des finances publiques, à savoir notamment :
- La mobilisation par le Gouvernement d’un budget
d’investissement d’un montant de 2 a 3 milliards de dirhams par an, dédié a la
finalisation des projets sectoriels déjà lancés par les gouvernements
précédents, tels que le Plan Azur, pour dynamiser davantage le secteur
touristique et favoriser la croissance des recettes en devises.
Toujours selon Adil Douiri, chaque station peut générer 2
milliards de dirhams de chiffre d’affaires net.
Ce qu’oubli d’expliquer Adil
Douiri, c’est Pourquoi le Gouvernement devrait-il injecter des fonds et
comment ?
La réponse est pourtant simple. S’il y a un besoin
d’injecter des fonds, c’est parce que les montages financiers de ces stations –
montés à l’époque par Adil Douiri lui-même, alors Ministre du Tourisme – se
sont avérés défaillants. En effet, que ce soit pour les stations de Saadia,
Plage Blanche, Taghazout ou encore Mogador et Lixus, pour ne citer que ces
exemples, les aménageurs- développeurs sélectionnés ont été des groupes
internationaux tel que Fadesa, Colony Capital ou encore Thomas et Pyron dont
Adil Douiri ne cessait de faire des éloges et de les présenter comme des
groupes forts et expérimentés. C’était donc une chance pour le Maroc de les
avoir !
La solidité financière n’était pas au rendez-vous
Mais avant la fin de son mandat, c’est a dire en 2007, ces
mêmes aménageurs avaient déjà pris de sérieux retards par rapport au calendrier
conventionné avec l’Etat. Ensuite, dés les premiers signes d’essoufflement de
l’économie mondiale, aux environs de 2008, ces groupes ont plié bagages et ont
laissé les stations balnéaires du Plan Azur à l’arrêt.
A noter que ces investisseurs n’ont ramené aucun fond
propre mais ont fait appel à des banques marocaines pour financer leurs
projets. Financement qu’ils ont d’abord injecté dans les projets immobiliers et
non touristiques de ces stations…
Et c’est donc les gouvernements suivant, qui ont du jouer
le « pompier de service » pour limiter les dégâts.
D’abord, sous le Gouvernement Fassi-Fihri avec Si
Mohamed Boussaid , en tant que ministre du Tourisme entre 2007 et 2010,
ensuite avec Yassir Znagui entre 2010 et 2012 et enfin sous le
Gouvernement Benkirane avec Lahcen Haddad de 2012 a ce jour.
Ces trois ministres qui ont succédé ont tenté de trouver
des solutions et d’imaginer de nouveaux montages financiers pour sauver les
stations balnéaires du Plan Azur. Ils n’ont pas attendus les bonnes analyses de
Adil Douiri pour cela. Chacun d’eux avait déjà réfléchi à la manière
d’insuffler des fonds via l’Etat. C’est ainsi qu’en 2010, sous le mandat de
Yassir Znagui, à l’occasion du lancement de la Vision 2020, a été créé le Fond Marocain de Développement touristique
(FMDT).
Et aujourd’hui, devant les couacs des anciens aménageurs
-développeurs sélectionnés, le Gouvernement actuel, en la personne de Lahcen
Haddad, a fait appel à ce fonds et à la SMIT ainsi qu’à la CDG pour insuffler
des fonds dans ces projets et pour leur assurer une nouvelle vie plus pérenne.
Des groupes
marocains, tel Addoha ou Alliances ont également été appelés à la rescousse
pour pérenniser ces stations et pour ne plus avoir le risque, qu’à la moindre
difficulté, de voir les développeurs plier bagages et quitter le pays avec de
bons dividendes…
De nouveaux montages ont ainsi été trouvés pour les stations de Saaidia et de Taghazout
et récemment pour la station de Lixus.
Donc Si Douiri, merci de vos bonnes analyses, en tant
qu’ancien ministre du Tourisme, vous avez un droit de réserve sur la politique
entreprise par vos successeurs…
Cependant si vous désirez tout de même vous positionner en donneur de leçons,
avec cette fois une casquette d’économiste, alors ayez au moins l’honnêteté de
reconnaître que la situation catastrophique qu’ont connues les stations du Plan
Azur est en grande partie le fruit de vos décisions quand vous étiez en poste !
4 novembre 2013_SOURCE WEB Par A.J
Tourisma Post
Tags : Adil Douiri, en tant que Président de
l’Alliance des économistes Istiqlaliens- ministre du Tourisme dans le
Gouvernement Jettou, de 2002 a 2007- Mohamed Boussaid- Yassir Znagui- Lahcen Haddad- Fond Marocain de
Développement touristique (FMDT)- groupes marocains, tel Addoha ou Alliances-
stations de Saaidia et de Taghazout et récemment pour la station
de Lixus-