Tourisme Agadir est dans le rouge, mais garde l\'espoir pour 2016
Avec –10% de nuitées sur les 10 premiers mois de l’année
2015, Agadir n’a pas fini de souffrir à cause de problèmes conjoncturels et
structurels.
Comment se finira 2015 et qu’en sera-t-il en 2016?
"Il faut que l’on réagisse au plus vite pour enrayer la
baisse actuelle des arrivées et des nuitées."
C’est en ces termes qu’un membre du conseil régional du
tourisme (CRT), préférant s'exprimer sous couvert d'anonymat, commente la
baisse plus qu’inquiétante de l’activité touristique de la ville d’Agadir.
"Pour l’instant, nous n’avons aucune visibilité et nous
ne sommes pas du tout optimistes pour cette année."
Ce professionnel du tourisme se veut optimiste
mais réaliste: "Nous allons essayer de limiter la casse d’ici fin
décembre pour repartir sur de bonnes bases l’année prochaine. La condition de
ce rebond sera liée à l’absence d’attentats islamistes et à la refondation de
l'image de marque et des infrastructures hôtelières de la ville."
2015 dans le rouge et fin du tunnel en 2016?
"Déjà en 2014, les chiffres n’étaient pas bons mais là,
ils sont carrément dans le rouge. Cette année verra certainement une baisse de
l’ordre de 5% en termes d’arrivées et d’au moins 10% en nuitées. Il n’est
cependant pas impossible qu’il y ait une surprise tardive pour atténuer la
baisse en cours même si la haute saison d’hiver qui a commencé en novembre n’a
pour l’instant connu aucun frémissement positif."
"Pour faire face à cette désaffection, le CRT et l’Office
national marocain du tourisme (ONMT) ont engagé un travail de promotion
auprès des pays scandinaves qui sont des marchés émetteurs importants. Nous
essayons aussi de relancer la destination auprès des anglais et des pays de
l’Est."
Il poursuit que sans vouloir profiter du malheur des autres,
le Maroc a une fenêtre de tir exceptionnelle après le crash de l’avion russe
qui a décollé de la ville égyptienne de Charm El Cheikh.
"Les tours opérateurs qui vendaient cette destination
vont redéployer leurs clients vers d’autres pays plus sûrs et le Maroc a tout
intérêt à en profiter car la stabilité est notre point fort. Si nous arrivons à
négocier avec les TO qui programmaient cette ville, on fera une très belle
année 2016."
La crise devrait aussi se résorber grâce à la
participation croissante du Maroc aux salons internationaux et aux négociations
avec les TO grands pourvoyeurs de touristes.
Prudent, notre interlocuteur soumet la reprise de l’activité
touristique à Agadir et dans tout le Maroc à l’absence d’attentats dans les
pays voisins arabes ou même européens.
Interrogé sur la durée de la désaffection des touristes pour
une destination frappée par un attentat, il affirme que les gens oublient de
plus en plus vite et qu’ils finissent par revenir.
"Plus que les attentats, ce qui nous pénalise sont les
phénomènes d’intolérance ou les pratiques sauvages du groupe terroriste Daech
qui font office de repoussoir pour la clientèle européenne. Les attentats
sont devenus surmontables car aucun pays n’est à l’abri mais certains pays
arabes desservent la destination marocaine."
S’inspirer de la marque Marrakech pour l’avenir?
Si la crise frappe toute l’activité touristique marocaine,
Marrakech arrive selon lui à tirer son épingle du jeu car la ville ocre a une
image forte à travers le monde.
"Nous essayons de construire un branding pour Agadir
car le balnéaire ne se vend plus comme avant. Nous avons donc lancé un appel
d’offres pour la réinventer en lui trouvant un nouveau concept."
Le CRT et l’ONMT s’orientent vers un concept basé sur le
bien-être (plage, soleil), les produits du terroir avec l’ouverture de
restaurants biologiques et une ville piétonnière avec des pistes cyclables.
Malgré ces projets en cours, notre interlocuteur reconnaît
que pour l’instant, l’image d’Agadir reste floue car son image traditionnelle
de ville balnéaire est arrivée à maturité.
"Est-ce une destination d’hiver, d’été, de famille ou
réservée au 3e âge, tout cela doit être clarifié? Nous devons démarcher de
nouveaux marchés car la ville dispose d’atouts inexploités comme les parcours
de golf sont praticables en hiver, les meilleurs spots de surf au monde sans
compter les nombreux SPA pour les clients à la recherche de séjour
bien-être."
Hormis la recherche d’une image de marque propre, Agadir
doit aussi s’inspirer du modèle d’infrastructures de sa concurrente qui dispose
d’une capacité hôtelière nombreuse et de qualité.
"Notre capacité actuelle n’est plus adaptée car le
fossé est grand entre celle qui est vendable et celle dépassée et un travail
urgent de mise aux normes doit être effectué. De plus, la ville ocre dispose de
nombreuses enseignes comme le Hilton ou le Four Seasons que n’a pas
Agadir. C’est primordial d’en avoir car cela rassure et met en confiance les
touristes."
Le 24 Novembre 2015
SOURCE WEB Par Médias 24
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l’activité touristique de la ville d’Agadir– professionnel du tourisme
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participation croissante du Maroc aux salons internationaux et aux
négociations avec les TO grands pourvoyeurs de touristes- groupe
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