Marrakech face à ses défis Tourisme Dure saison pour la destination
Une baisse quasi-générale sur tous les marchés émetteurs
De grosses tensions sur les trésoreries des entreprises touristiques
Et de fortes inquiétudes pour 2016
La
vitrine touristique du pays ne laisse personne indifférent et 2015 a
été une année dure pour le secteur qui a subi successivement les revers
de la crise en Europe ainsi que des incidences des attaques terroristes en Tunisie.
Résultat: des recettes de devises en chute depuis janvier 2015 et une
baisse de tous les indicateurs (arrivées, nuitées et taux d’occupation).
Baisses imputées au ralentissement du marché européen. Officiellement,
les institutionnels parlent à fin juillet d’un recul pour l’ensemble du
Maroc de 8% des nuitées et qui se traduit par une contraction en termes
de recettes de 3,1%. C’est tout ce qu’on peut lire sur le site de
l’Observatoire du tourisme -qui au passage n’a pas réactualisé ses
tableaux de bord régionaux depuis mars dernier. Mais, pas besoin de
chiffres officiels pour savoir que le tourisme bat de l’aile à Marrakech.
Les professionnels s’accordent à dire que l’activité dans la cité ocre a
atteint des zones dangereuses au point de mettre en péril et les entreprises touristiques et des programmations d’avions.
La ville, baromètre de l’activité au Maroc a connu une baisse quasi
générale en été qui n’a épargné aucun des marchés européens même ceux
comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne qui avaient permis de compenser
les pertes enregistrées au début de l’année. Et sans les MRE et les
touristes nationaux, la saison aurait été catastrophique.
A l’aéroport de Marrakech Menara,
le trafic ne reflète pas les baisses drastiques constatées par les
professionnels de l’hôtellerie. Il faut dire que l’hébergement informel
et collaboratif mène une concurrence sérieuse aux hôtels
Les plus
grosses inquiétudes viennent surtout du marché français, historiquement
premier pourvoyeur de touristes vers Marrakech et qui a principalement
contribué à sa contre-performance. Les arrivées en provenance de
l’Hexagone ont en effet plongé de 7% à fin mai, en comparaison avec
l’année dernière, reconnaît l’ONMT. Le Ceto lui parle d’une baisse de 36%. A côté de cela, la capacité litière de Marrakech ne
cesse d’augmenter depuis 6 ans, alors que la demande se tasse. Sur le
terrain, les trésoreries des entreprises hôtelières et des voyagistes
sont plus que tendues d’autant plus qu’elles naviguent à vue. «Il n’y a
aucune visibilité pour les prochains mois et encore moins pour 2016»
confirme Fouzi Zemrani, voyagiste de la place et aussi co-président de la Confédération nationale du tourisme.
Mais, paradoxalement, à l’aéroport de Marrakech, le nombre d’arrivées
aux postes frontières ne reflète pas ces baisses dramatiques. Et pour
cause, le développement de l’hébergement, l’informel, une pieuvre aux
multiples tentacules avec des réseaux bien installés et qui prend de
plus en plus d’ampleur. Dans certains quartiers, le phénomène fait mieux
en chiffre d’affaires que les hôtels -surtout en période de pointe et
de haute saison- avec une croissance exponentielle qui lui a permis de
développer des canaux de distribution qui vont au-delà des frontières.
Le
tourisme a connu une évolution en dents de scie durant les 10 dernières
années en termes d’arrivées et de nuitées. Les grandes inquiétudes
concernent notamment les taux d’occupation des établissements hôteliers
qui ont perdu en 10 ans 15 points
Et puis, il y a aussi le développement de l’hébergement collaboratif du type Airbnb qui
a gagné Marrakech. L’enjeu majeur aujourd’hui à Marrakech est
d’absorber sa capacité litière avec une plus grande agressivité sur le
plan marketing et commercial, recommande le Conseil régional du tourisme (CRT) et
ce pour maintenir la visibilité de la destination auprès de la
clientèle haut de gamme et, indirectement, contenir l’impact économique
de la baisse de la demande de masse. Ces recommandations resteront des
vœux pieux. Car, dans cette bataille, la promotion -et les moyens
financiers qui lui sont alloués- restent le nerf de la guerre. Force est
de constater que l’ONMT manque cruellement de moyens avec des dotations
annuelles de plus en plus réduites- 300 millions de DH en 2015- face à
des années de crise où le secteur a besoin d’investir de nouveaux
marchés. Côté investissement, l’attractivité de la destination n’est pas
invulnérable à toute cette conjoncture puisque pour la première fois
depuis 8 ans, le tourisme a attiré très peu d’investisseurs dura nt le
premier semestre 2015 et la tendance ne devrait pas changer durant les
prochains mois. Dans ce tableau si pessimiste, heureusement que la Baraka de Marrakech continue
d’opérer. La destination est auréolée de plusieurs distinctions et de
rankings positifs parmi les destinations les plus plébiscitées par les
internautes. Et la destination locomotive dans le tourisme est décidée à
garder son leadership, espère Hamid Bentahar, président du CRT.
Destination de luxe
Marrakech
est en train de passer à une destination de luxe. «Elle est en train de
passer d'une destination généraliste à une destination spécialisée avec
des niches spécifiques et surtout de luxe». Depuis, la réouverture de la Mamounia, les enseignes de prestige lui ont emboîté le pas comme le Four Seasons,
le Royal Mansour, Royal Palm et tout récemment le Mandarin Oriental, ….
«C’est aussi un signe de la résilience de Marrakech qui devient plus
visible en se basant sur la dynamique de ces établissements de luxe»,
estime Bentahar.
Distinctions
Marrakech accumule les prix et les
distinctions depuis 2012. La ville ocre a été désignée meilleure
destination pour plusieurs de ses monuments et infrastructures. De même
que ses hôtels obtiennent des prix pour leurs prestations ou encore leur
respect de l’environnement. Voici quelques distinctions obtenues par la
ville mais aussi ses hôtels et son patrimoine.
•2015: Prix Leading
Culture Destinations, dans la catégorie «meilleure nouvelle destination
culturelle en Afrique» pour le Musée de la photographie et des arts
visuels de Marrakech.
•2015: Première destination selon les internautes de Tripadvisor
• 2015: Meilleure destination golfique décernée par l’Association internationale des Tour-Opérateurs de Golf (IAGTO)
• 2014: 6ème destination au monde par Travellers choice Tripadvisor (titre obtenu aussi en 2010)
• 2014: Meilleure station de ski pour l’Oukaimeden par CNN.
• 2014: Meilleur hôtel de luxe, meilleur SPA…le Palais Namaskar a réussi à rafler plusieurs distinctions du World luxury Hotel Awards
•
2013: Marrakech est dans le top 40 des lieux de villégiature les plus
prisés par les super-riches de la planète du site Business Inside
•
2013: Le Palace, la Mamounia est classé par le Condé Nast traveller et
le Travel and Leisure comme un des meilleurs hôtels du monde
• 2013: 2e meilleure place dans le monde pour Jama El fna décernée par le guide de voyage Lonely Planet.
Le 29 Octobre 2015
SOURCE WEB Par L’économiste
Tags
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entreprises touristiques et des programmations d’avions– aéroport de
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Zemrani, voyagiste de la place et aussi co président de la
Confédération nationale du tourisme– le développement de l’hébergement
collaboratif du type Airbnb- Conseil régional du tourisme (CRT)– la
Baraka de Marrakech- la Mamounia– le Four Seasons– Association
internationale des Tour-Opérateurs de Golf (IAGTO)– Travellers choice
Tripadvisor- Meilleure station de ski pour l’Oukaimeden– Meilleur hôtel
de luxe, meilleur SPA– World luxury Hotel Awards– la Mamounia est classé
par le Condé Nast traveller et le Travel and Leisure comme un des
meilleurs hôtels du monde– Jama El fna– Lonely Planet–