Tourisme Economie Le ministère du tourisme veut mobiliser 18 milliards de DH d’investissements en 2015
Avec 300
000 touristes en moins par rapport aux objectifs, l’année 2014 devrait
s’achever sur un bilan mitigé pour le secteur Douze projets sont programmés en
plus d’une dizaine de clubs Biladi. La capacité d’hébergement devrait
s’enrichir de 15 000 nouveaux lits.
Le tourisme national se maintient
au-dessus de la barre symbolique des dix millions de touristes, mais il peine
toujours à atteindre les objectifs fixés dans la stratégie nationale. Selon les
données du ministère de tutelle, le Maroc accueillera à fin décembre prochain
10,41 millions de touristes. Certes, ce chiffre est en hausse de 3,2%
comparativement à 2013. Il est cependant en deçà des 10,7 millions de personnes
ciblées pour 2014. C’est dire que le chemin est encore long avant que le
tourisme national n’atteigne réellement le rythme de croissance escompté. C’est
d’ailleurs la raison qui explique cet exposé riche, du moins en apparence, en nouvelles
initiatives que le ministre du tourisme a présenté récemment au Parlement, en
marge des discussions autour des budgets sectoriels au titre du prochain
exercice. Selon lui, la mise en œuvre en 2015 de la «Vision 2020» s’articulera
autour de plusieurs axes, parmi lesquels figurent la promotion de l’investissement et la recherche de nouveaux investisseurs.
L’objectif que se fixe la tutelle pour l’année 2015 est de mobiliser 18
milliards de DH d’investissements pour le lancement
de nouveaux projets touristiques permettant de renforcer la capacité litière de
15 000 lits. C’est dans ce cadre qu’il est prévu de lancer au courant de
l’année plusieurs appels d’offres pour la réalisation de projets stratégiques
permettant de mettre en valeur les atouts touristiques spécifiques à chaque
région du Royaume. Il s’agit d’un centre de conférence à Marrakech, des
stations Biladi dans cette même ville et Tétouan ou encore des unités de
développement du tourisme culturel à Fès, Meknès et Tanger. A ceux-ci
s’ajouteront des unités contribuant au développement du tourisme local à
travers une offre familiale dans les régions de Moulay Bouselham, Béni-Mellal,
Al Haouz ou encore Al Hoceima.
Plusieurs projets bloqués, faute de
terrains
Certes, c’est le secteur privé qui
est appelé à mobiliser ces investissements. Cependant, le ministre du tourisme
reconnaît que «l’implication de l’Etat est indispensable à travers la mise en
place de mécanismes d’encouragement». Cette implication devrait se concrétiser
à travers l’application du système de subvention prévu dans le cadre de la
charte d’investissement, mais également à travers la résolution de certaines
problématiques auxquelles doivent faire face les investisseurs. De l’avis du
ministère du tourisme, si le secteur n’atteint pas encore ses objectifs en
termes de capacités litières, c’est en grande partie à cause des contraintes
foncières. Il existe actuellement cinq grands projets bloqués pour ces raisons.
C’est par exemple le cas de la zone de loisir de Tamaouanza au nord d’Agadir ou
du complexe touristique de Fès dont la contribution au renforcement de la
capacité litière est importante. Le ministère devra donc non seulement résoudre
le problème du foncier pour ces projets, mais également travailler sur la
recherche des terrains nécessaires pour la réalisation des investissements
programmés pour 2015. Pour ce faire, dix assiettes foncières seraient déjà
repérées dans différentes régions et qui permettront d’accueillir à la fois les
douze nouveaux projets d’investissement annoncés, mais également une dizaine de
nouveaux clubs Biladi. Sur le volet procédural, la tutelle devra résoudre les
problèmes liés aux démarches administratives vu que la multiplicité des parties
intervenant dans les processus d’approbation allonge souvent les délais de
réalisation des projets stratégiques.
Hormis sa contribution à la
résolution de ces problèmes, le ministère souhaite également apporter une
révolution dans les mécanismes de soutien au secteur. Dans le cadre des
différentes études de projets prévus en 2015, une retient en effet
particulièrement l’attention. Elle devra analyser le modèle adéquat permettant
d’intégrer tous les fonds spéciaux consacrés au tourisme dans un seul fonds
dédié exclusivement à l’accompagnement de la mise en œuvre de la Vision 2020.
Selon les premières indiscrétions, ce fonds gérera un budget global de 2
milliards de DH. L’objectif de cette initiative sera de rendre l’action des
instruments financiers de l’Etat plus efficace.
L’ONMT ciblera de nouveaux marchés
Toutes les actions programmées par
le ministère ne sauront apporter leurs fruits sans des mesures concrètes de
promotion de l’offre touristique. Le plan d’action 2015 de la tutelle prévoit
une série de mesures devant renforcer le positionnement de l’offre marocaine
dans l’échiquier touristique mondial. Dans ce sens, le ministère, à travers
l’ONMT, prévoit une vaste campagne de communication institutionnelle ciblant en
priorité les marchés russe, allemand, espagnol, belge et hollandais. Ces
campagnes viendront compléter celles ciblant les touristes du Moyen-Orient et
du Royaume-Uni, ainsi que les campagnes périodiques programmées en marge du
lancement de nouvelles dessertes aériennes. Et comme les mesures prévues
touchent également au tourisme national, les pouvoirs publics devraient
également s’engager sur des plans de communication visant exclusivement les
Marocains, et ce, pour donner un nouveau souffle au programme Biladi. Par
ailleurs, l’autre grande nouveauté à venir concernera le marketing digital
qui sera désormais un nouveau cheval de bataille pour l’ONMT.
17
Décembre 2014-
SOURCE
WEB Par Younès Tantaoui. La Vie éco
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