TOURISME LE DÉSAMOUR FRANÇAIS SE CONFIRME
LES TO ONT PERDU 15% DE LEUR CLIENTÈLE SUR LE MAROC ENTRE MAI ET OCTOBRE
SUR TOUTE L’ANNÉE TOURISTIQUE, LE RECUL EST DE 12%
L’ONMT RASSURE ET ACCUSE «L’EFFET QUAI D’ORSAY»
Peu importent les facteurs, le désamour des touristes français pour la destination Maroc se confirme.
Les destinations du sud de l’Europe sont les grandes gagnantes de
l’année touristique française. Entre Printemps arabes, effet Daesh et
baisse des dépenses de voyages… le Maghreb perd en séduction (Source:
Seto)
Cette désaffection n’a même rien de conjoncturel. La clientèle du
business français du voyage se réduit comme peau de chagrin sur
l’ensemble de l’année touristique. C’est en tout cas ce qui ressort du
dernier rapport annuel Le Printemps arabe et la grande frilosité du
touriste français sur les questions de sécurité sont pointés du doigt
par les opérateurs français du Syndicat français des entreprises des
tour-opérateurs (Seto), l’un des premiers fournisseurs de voyages à
forfait (vol+séjour) pour le Maroc. La destination a en effet perdu 12%
de son volume de touristes entre novembre 2013 et octobre 2014, soit
312.782 voyages commercialisés par les TO français. Dans la région, le
Royaume fait tout de même mieux que la Tunisie qui, elle, en est à -22%
de clients sur la même période. L’Afrique du Nord a perdu 3 précieux
points de part de marché (21%) sur les voyages.. Mais c’est surtout l’impact de la menace Daesh qui a enfoncé le clou pour les destinations de la région.
Les voyages d’hiver sont les plus touchés. Le Maroc, en l’occurrence,
traditionnellement privilégié en cette saison, a perdu 15% de ses
clients en provenance de l’Hexagone entre mai et octobre 2014, avec un
volume de 172.500 touristes. La Tunisie (-19%) et la Turquie (-16%) lui
emboîtent le pas dans cette contre-performance. L’Algérie ne figure même
pas dans le tableau du Seto. «Il faut faire la part des choses entre
les tendances globales et les effets conjoncturels. Les fondamentaux de
la destination sont globalement bons avec une notoriété positive, en
dépit de l’effet Quai d’Orsay», relativise Abderrafie Zouiten, directeur général de l’ONMT. «Et
même dans le conjoncturel, il faut intégrer le fait que les dépenses de
voyages ont fortement baissé en France, et que les canaux d’achat se
sont fortement diversifiés. Les touristes passent de moins en moins par
les TO pour composer leur voyage. La tendance est à l’achat direct et
personnalisé en ligne», tient à préciser Zouiten.
Les impacts conjoncturels de «l’effet Quai d’Orsay» ont touché l’ensemble de la région. Le Maroc s’en sort mieux que son voisin tunisien et son concurrent turc (Source: Seto)
«Nous avons beaucoup souffert de l’amalgame provoqué par l’alerte à la
vigilance du Quai d’Orsay», confirme un responsable de la Confédération
du tourisme. «Mais il faut reconnaître que notre réactivité s’est faite
au ralenti. On aurait pu mieux anticiper nos efforts de communication et
protéger l’image de la destination», poursuit cet opérateur du secteur.
La France est le premier marché émetteur du Royaume avec 18% des
arrivées étrangères en 2013.
Sur la même période, les destinations du sud de l’Europe jubilent. Face à
la perte de séduction des destinations maghrébines, les TO français ont
réorienté une bonne partie de leurs offres vers d’autres destinations
concurrentes du pourtour méditerranéen. Selon les chiffres du Seto,
l’Espagne, la Grèce, l’Italie et les Canaries sont les grandes gagnantes
de l’année touristique française. Les volumes de voyages vendus vers
ces pays ont respectivement progressé de 12, 14, 6 et 10%, de novembre
2013 à octobre dernier. Sur les derniers mois de l’année, les tendances
sont tout aussi positives avec des évolutions à deux chiffres sur toutes
ces destinations à l’exception des Canaries (+9%).
Même tardivement enclenché, le plan de riposte du Maroc mis en place par
l’ONMT capitalise surtout sur la communication et la sauvegarde du
capital image de la destination, dans un contexte régional peu
rassurant. A contexte exceptionnel, opérations exceptionnelles! Il y a
un mois, pratiquement jour pour jour, les membres du comité exécutif du
Seto se sont réunis à Marrakech avec plusieurs autorités marocaines du
secteur, pour tenir leur réunion mensuelle. Une première hors du
territoire français. Ce geste est un gage de sécurité et d’assurance à
l’adresse du touriste français pour la destination. Les prochaines
actualisations statistiques de l’ONMT, notamment pour les arrivées du
St. Sylvestre, montreront si le message a été bien perçu…
11 Décembre 2014
SOURCE WEB Par Safall FALL L’ECONOMISTE
Tags: le désamour des touristes français pour la destination Maroc se
confirme- Les destinations du sud de l’Europe sont les grandes gagnantes
de l’année touristique française- le Maghreb perd en séduction- Le
Printemps arabe et la grande frilosité du touriste français sur les
questions de sécurité sont pointés du doigt par les opérateurs français-
Syndicat français des entreprises des tour-opérateurs (Seto)- c’est
surtout l’impact de la menace Daesh qui a enfoncé le clou pour les
destinations de la région- Abderrafie Zouiten, directeur général de
l’ONMT- Le Maroc s’en sort mieux que son voisin tunisien et son
concurrent turc (Source: Seto)-