Une nouvelle approche de la promotion Tourisme cibler les produits régionaux
Tout
paraît se passer comme si l’on continuait pour continuer… Pas vraiment d’innovation ni d’imagination, mais plutôt une sorte de
routine où l’indolence le dispute au conformisme. N’est-ce pas tellement
difficile de changer et de se remettre en question alors qu’il est plus commode
de s’installer dans les bonnes et vieilles habitudes du passé et du présent ?
Tel semble bien être le cas avec le produit touristique national. Non pas que
les chantiers manquent, ils sont nombreux et on aurait mauvaise grâce à le
relever. Mais ce qui pose problème n’est-ce pas autre chose : l’optimisation de
la promotion. Celle-ci dispose désormais d’un budget significatif mis à la
disposition de l’ONMT dans la loi de finances pour 2014 c’est loin d’être
négligeable, on le sait quand cette même enveloppe ne dépassait guère les 120
MDH il y a moins d’une décennie par exemple.
Mais
l’on est en droit de se demander si la ventilation de ce budget est assurée
dans des conditions conséquentes. Autrement dit : cette somme doit-elle être
dépensée comme c’est le cas aujourd’hui ? C’est qu’en effet, elle est réservée pour l’essentiel à la
promotion du produit Maroc dans son ensemble on l’appelle d’ailleurs promotion
« institutionnelle ». Elle met en relief la destination Maroc, avec ses
attraits et ses atours ; elle s’emploie à véhiculer une image d’attractivité
destinée à susciter l’intérêt, à stimuler l’imaginaire de tout un chacun et à
faire rêver « dans la tête » un touriste potentiel qui n’a pas encore décidé…
Oui, cette action-là est indispensable et elle n’a pas manqué de donner des
résultats.
Mais
suffit-elle pour autant ? Rien n’est moins sûr tant il est vrai que les
attentes et les aspirations des marchés émetteurs sont plus segmentés qu’il n’y
paraît. Si bien que l’image Maroc ne
peut se limiter à ce seul aspect. Elle doit en effet être accompagnée et
même enjambée par une autre approche : celle des produits régionaux. Les exemples
comparatifs sont intéressants à cet égard qui témoignent de cette nouvelle
exigence. Ainsi l’Espagne voisine,
depuis des lustres, a su donner une forte visibilité à des produits locaux ou
régionaux spécifiques : « Ibiza c’est Ibiza, aucun des touristes qui y va ne
dit : « Je vais en Espagne » ; même constat pour « Les Canaries », « Marbella,
Benidorm ou Puerto Banys » ; en Egypte, c’est la référence à Louksor ou Sharm
El Scheikh qui prévaut ; en Turquie c’est Istanbul ou Antalya ; même en
Tunisie, ce sont des destinations phares comme Djerba ou Hammamet qui
prévalent, etc.
Les CRT au premier rang
Dans
le temps, nous avions, pour ce qui nous concerne, le traditionnel circuit des «
Villes Impériales » mais qui peut nier qu’il a pratiquement épuisé ses qualités
commerciales et promotionnelles. Voilà pourquoi la priorité doit être donnée à
des produits régionaux qui doivent réunir toutes les conditions pour tenir la
barre.
Marrakech
a gagné en notoriété internationale c’est vrai mais en même temps le risque de
sa banalisation est réel et l’on en a déjà les premiers symptômes :
Agadir,
depuis les années soixante, avait gagné ce profil de produit régional à forte
attractivité au dehors sauf à signaler qu’il a accusé bien des rides ;
Fès,
après une longue somnolence, se lance dans cette stratégie ; mais c’est une
bonne dizaine d’autres destinations qui doivent être rehaussées pour espérer
être dans le catalogue que l’on appelle de nos vœux.
Tel
est bien le challenge aujourd’hui ; faire du chiffre, oui bien sûr, et réaliser
les 20 millions de visiteurs prévus à l’horizon 2020 : encore faut-il asseoir
ces flux sur des produits présentant en eux-mêmes des qualités répondant à ce
que veulent les multiples segments de clientèle visés.
Les CRT sont un vecteur irremplaçable à cet
égard.
Leurs
moyens, plus que modestes quand ils ne sont pas négligeables, doivent être
revus à la hausse. Non pas une augmentation pour le principe mais une
mobilisation sans cesse accrue des moyens financiers pour leur permettre
d’insérer leur action dans le moyen et le long terme. Chacun d’entre eux devra
dans cette même ligne identifier les pays porteurs, les cibles de clientèle à
cerner et à sensibiliser, ainsi que le type de produit à offrir.
Une
stratégie produits
Depuis
une bonne vingtaine d’années, le produit Maroc s’est bâti autour d’un concept :
celui de « l’éblouissement des sens ».
Cette approche a pu avoir de l’impact parce qu’à un certain moment de la
psychologie et de l’état d’esprit du tourisme émetteur, elle a su mettre en
avant les couleurs, les odeurs, les paysages, les arts et les traditions. Ce
produit là est-il commercialisable dans les mêmes conditions qu’il y a une ou
deux décennies ?
Difficile
à croire parce que la clientèle a beaucoup changé : elle est soucieuse d’environnement
; elle cherche des produits bien précis dont les traits sont plus précis par
les réservations en ligne et Internet ; enfin, la gamme de l’offre est
particulièrement élargie sous toutes les latitudes, accusant la concurrence et
la compétitivité.
C’est
l’attractivité des produits qui substitue de plus en plus l’éblouissement des
sens. Une mise à plat de ce que nous voulons s’impose à terme faute de quoi
notre produit sera décalé par rapport à l’offre régionale et internationale.
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Juillet 2014 10:46_SOURCE WEB Par Rédaction La Vie Touristique
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d’imagination, mais plutôt une sorte de routine- Le budget ONMT pour
l’essentiel est réservé pour l’essentiel à la promotion du produit Maroc dans
son ensemble on l’appelle d’ailleurs promotion « institutionnelle »- l’image
Maroc ne peut se limiter à ce seul aspect- l’Espagne voisine, depuis des
lustres, a su donner une forte visibilité à des produits locaux ou régionaux
spécifiques : « Ibiza c’est Ibiza, aucun des touristes qui y va ne dit : « Je
vais en Espagne » ; même constat pour « Les Canaries », « Marbella, Benidorm ou
Puerto Banys » ; en Egypte, c’est la référence à Louksor ou Sharm El Scheikh
qui prévaut ; en Turquie c’est Istanbul ou Antalya ; même en Tunisie, ce sont des
destinations phares comme Djerba ou Hammamet qui prévalent, etc.- Les CRT au
premier rang , sont un vecteur irremplaçable à cet égard- l’éblouissement des
sens », ce produit là est-il commercialisable dans les mêmes conditions qu’il y
a une ou deux décennies-