Fès Il faut sauver le soldat Palais Jamaï
Bâti en 1879, le Palais Jamaï, qui fut
converti en hôtel dans les années 30 après avoir été la résidence du grand
vizir du sultan Moulay Hassan Ier, est bien fatigué. De cette gloire passée, il reste le site, vraiment
exceptionnel, mais c’est un critère bien insuffisant pour le client en quête de
luxe qui pense atterrir dans un 5*.
Certes,
on peut encore y trouver un charme indéniable. C’est un vrai plaisir de se
promener dans ses jardins même s’ils sont plus un cadeau de la nature que
l’œuvre inspirée d’un jardinier. L’eau ne manque pas, le soleil non plus et la
végétation s’en donne à cœur joie.
Il
faut cependant passer très vite devant la volière (ou ce qu’il en reste) pour
ne pas s’apitoyer devant les quelques oiseaux qui subsistent derrière les
grillages rouillés. Certes, la piscine est agréable mais vieillotte, les petits
bassins et les fontaines en zelliges sont charmants mais bien abimés et usés
par le temps.
A
l’arrivée dans la chambre, en contrebas, qui s’ouvre sur la terrasse, on
déchante vite : la terrasse est inutilisable car les grands arbres y déchargent
leur lot de feuilles et de fleurs et n’est jamais nettoyée. La porte fenêtre
s’ouvre et se ferme d’ailleurs difficilement. L’air conditionné qui doit dater
de quelques décennies fait un bruit infernal d’avion, la télévision offre une
image très moyenne (on n’est plus habitué à l’heure du numérique !) et en plus,
le wifi n’arrive pas, c’est d’ailleurs le cas dans nombre d’autres chambres.
Mais le pire est dans la salle de bain où tout est obsolète et dégradé : odeur
nauséabonde, cafard mort sous le tapis de bain, pomme de douche qui goutte sans
interruption et chasse d’eau des toilettes capricieuse.
Une satisfaction quand même : la literie est de grande
qualité.
Autant dire qu’il est un peu difficile à
croire que l’hôtel est aux normes Sofitel et qu’il mérite ses 5*. D’ailleurs la chaîne s’y affiche très discrètement, elle
semble ne pas y être vraiment. Personne ne sait exactement ce qui se passe dans
cette valse hésitation sur la gestion de l’établissement. Quant aux repas, il
faut avouer que ce n’est pas de la grande cuisine mais que le déjeuner sur la
terrasse est très agréable, encore une fois, c’est le cadre qui enchante. Le buffet du petit déjeuner est quand
à lui correct mais sans plus car un peu pauvre pour un palace : les plats
chauds et les jus de fruits frais sont inexistants. Le personnel est plein de
bonne volonté et de gentillesse, même s’il est vite débordé et manque visiblement
de formation mais cela ne suffit pas à combler les lacunes de l’hôtel. Au fil
des années, l’hôtel se dégrade de plus en plus et fait peine à voir. Il n’est
pas étonnant qu’il se soit laissé distancer par de nouveaux établissements.
Il
n’est plus l’adresse de référence de Fes car certains comme le Palais Faraj,
qui offre de vraies prestations de luxe, lui ont ravi la place. Il est certain
que la rénovation représente un coût
énorme mais l’ONCF n’a pas le choix si elle veut redonner au Palais Jamai son
lustre d’antan, son atmosphère de vieux palais haut de gamme.
Fès le mérite car c’est une destination de
week-end comme Florence, Prague ou Séville que les amoureux d’histoire et de
culture auront plaisir à visiter.
03
Juillet 2014 11:39_SOURCE
WE Par La Vie Touristique
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Bâti en 1879, le Palais Jamaï, qui fut converti en hôtel dans les années 30
après avoir été la résidence du grand vizir du sultan Moulay Hassan Ier, est
bien fatigué- Autant dire qu’il est un peu difficile à croire que l’hôtel est
aux normes Sofitel et qu’il mérite ses 5*- c’est le cadre qui enchante- la
rénovation représente un coût énorme mais l’ONCF n’a pas le choix si elle veut
redonner au Palais Jamai son lustre d’antan- Fès le mérite car c’est une
destination de week-end comme Florence, Prague ou Séville que les amoureux
d’histoire et de culture auront plaisir à visiter-