Hôtellerie à Tanger aujourd’hui Quarante ans de vaches maigres
On dit souvent que les chiffres sont têtus. Mais on dit
rarement que certains chiffres sont tellement choquants qu’ils incriminent tous
ceux qui y sont associés de près ou de loin. Quand on sait que Tanger avec sa position stratégique à
cheval sur deux mers, avec son histoire ancienne du temps des phéniciens, avec sa renommée mémorable et indicible en
tant que ville internationale, ne possède en 2014 que 8305 lits touristiques,
on reste pantois et fortement sidéré. Pour avoir une échelle de grandeur avec
les autres villes du Maroc, sachez que déjà en 2000, Marrakech comptait 18696
lits, Agadir 21494, Casablanca 7750 et… Tanger 7087. En 2013, le fossé entre
Tanger et ces villes va s’aggraver d’une manière encore plus grande et tout
aussi significative. Car pendant que
Marrakech va tripler sa capacité litière(64559) et que Casablanca va plus que
la doubler (16273) et que celle d’Agadir va augmenter d’un tiers (32274), Tanger
se suffira de 733 lits …en 13 ans. Terrible constat pour la première ville
à vocation touristique depuis la nuit des temps quand déjà en 1777, le roi sidi Mohamed Ben Abdallah a permis aux missions
diplomatiques de venir s’installer à Tanger. Depuis donc la fin du XIX
siècle, la ville de détroit a commencé à accueillir des étrangers de toutes
nationalités qu’ils soient Espagnols, Français, Portugais, voire Anglais et
Américains. Du coup, Tanger va devenir un carrefour incontournable entre
l’occident et l’Afrique par sa vocation portuaire et par ricochet touristique.
Autant dire que la ville n’a jamais manqué de maisons d’hôtes ou
d’établissements touristiques et ce depuis la fin du XIX siècle. Mais c’est au début du XX siècle avec
l’internationalisation de Tanger qu’elle va se doter de plusieurs hôtels dignes
de sa réputation comme le Continental, le Cecil, le Bristol, la villa de
France, la Roma,
la villa Valentina. Ces établissements recevaient une clientèle de tous les
horizons, marocains mais aussi étrangers qui profitaient des charmes d’une cité
accueillante en toutes saisons. Des hôtels de plus en plus beaux et grands
continuent à fleurir comme El Minzah, Rembrandt et autres pour faire de la
ville de détroit la première ville touristique par excellence. Une vocation qui
va durer jusqu’aux premières années de l’indépendance quand le plan triennal
(1965-1967) avait fait du développement touristique une priorité économique.
La capacité
litière de Tanger à cette époque ne dépassait pas 1500, c’est à dire autant de
lits que comptait Marrakech avec la
Mamounia comprise. C’est
dire que depuis cette date la ville de détroit a été frappée par une injustice
sociale, économique et touristique qui n’a pas d’égale… dans l’inégalité entre
les régions. Jugez-en de vous-même car en presque 40 ans (de 1965 à 2014) la
capacité litière de la ville est passée de 1500 lits à …8820 aujourd’hui. Soit
une moyenne de 184 lits aménagées par an contre 1576 lits annuel pour
Marrakech. Fermons la parenthèse des chiffres et signalons que cette carence
n’est pas due seulement à l’Etat mais aussi aux operateurs touristiques de
l’époque. Ces derniers manquaient de professionnalisme alors qu’ils
bénéficiaient pourtant d’une manne d’argent provenant de la CIH sans contraintes. N’étant
pas gestionnaires hôteliers, par formation ou par expérience, ils ont beaucoup
perdu en crédibilité et en rentabilité.
C’est étrange, mais les investisseurs d’aujourd’hui se
comportent comme leurs aïeuls qu’ils
soient Qataris, Emiratis ou Marocains (lire notre article par ailleurs). Ils
profitent de tous les avantages de l’Etat mais soient ils jettent l'éponge,
soit ils accusent des retards énormes dans la réalisation de leurs projets.
Autant dire que Tanger, n’est pas au bout de ses peines.
Le
6 Juin 2014_SOURCE
WEB Par La Vie
Touristique
Tags : Tanger avec sa position
stratégique à cheval sur deux mers- Tanger avec sa renommée mémorable et
indicible en tant que ville internationale, ne possède en 2014 que 8305 lits
touristiques-pendant que Marrakech va tripler sa capacité litière(64559) et que
Casablanca va plus que la doubler (16273) et que celle d’Agadir va augmenter
d’un tiers (32274), Tanger se suffira de 733 lits …en 13 ans- en 1777, le roi
sidi Mohamed Ben Abdallah a permis aux missions diplomatiques de venir
s’installer à Tanger-c’est au début du XX siècle avec l’internationalisation de
Tanger qu’elle va se doter de plusieurs hôtels dignes de sa réputation comme le
Continental, le Cecil, le Bristol, la villa de France, la Roma, la villa Valentina- La capacité
litière de Tanger à cette époque ne dépassait pas 1500, c’est à dire autant de
lits que comptait Marrakech avec la
Mamounia comprise- comme leurs aïeuls qu’ils soient Qataris,
Emiratis ou Marocains (lire notre article par ailleurs). Ils profitent de tous
les avantages de l’Etat mais soient ils jettent l'éponge-