Noor Ouarzazate III : panne prolongée et pertes financières

La centrale solaire Noor Ouarzazate III, d’une capacité de 150 MW, demeure hors service depuis le début de l’année 2024 en raison d’un incident sur son réservoir de sels fondus. Cette panne, initialement prévue pour être résolue d’ici novembre 2024, se prolongera jusqu’à la fin du premier trimestre 2025. L’impact financier, évalué à l’origine à 47 millions de dollars, dépasse désormais les 51 millions de dollars, affectant principalement Acwa Power et, dans une moindre mesure, Masen.
Un arrêt prolongé et un impact financier croissant
Un an après son arrêt forcé, la centrale Noor Ouarzazate III reste à l’arrêt. Acwa Power, actionnaire majoritaire à hauteur de 75 %, a confirmé que la défaillance du réservoir de sels fondus est plus complexe que prévu, repoussant la reprise des opérations à avril 2025. L’entreprise a également revu à la hausse les pertes financières liées à cette panne, comptabilisant une dépréciation de valeur de 191,6 millions de rials saoudiens (environ 51 millions de dollars), dont 143,7 millions imputés à Acwa Power.
Une centrale solaire stratégique pour le Maroc
Mise en service en 2018, Noor Ouarzazate III utilise la technologie thermo-solaire à concentration (CSP) avec une tour solaire et un dispositif de stockage thermique à base de sels fondus. Avec une capacité brute de 150 MW et une production annuelle estimée à 515 GWh, elle permet d’alimenter environ 500 000 Marocains en électricité, notamment aux heures de pointe.
Un projet d’envergure aux multiples financements
Le projet Noor Ouarzazate III a été attribué en 2015 au consortium mené par Acwa Power, en partenariat avec Sener Ingeneria y Sistemas (Espagne). La centrale a été développée pour un coût total de 7,18 milliards de dirhams, financé par des institutions internationales telles que la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque mondiale et l’Agence française de développement (AFD).
Des défis techniques récurrents
Depuis son lancement, Noor Ouarzazate III a rencontré plusieurs difficultés. Dès ses premières années d’exploitation, des fuites de sel fondu ont été détectées, entraînant une fermeture entre juin 2019 et mai 2020 pour inspection et réparation. Ce nouvel arrêt prolongé soulève des interrogations quant à la fiabilité des infrastructures et aux défis techniques de la technologie CSP à tour solaire.
Perspectives et enjeux futurs
La centrale Noor Ouarzazate III fait partie du complexe solaire Noor Ouarzazate, qui totalise environ 580 MW de capacité installée. Son arrêt prolongé impacte non seulement ses actionnaires, mais aussi la stratégie marocaine de transition énergétique. La reprise prévue en 2025 sera cruciale pour garantir la rentabilité du projet et assurer un approvisionnement stable en électricité propre au Maroc.
Le 05/03/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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