Pénurie d’Eau au Maroc : Limites du Dessalement et Réformes
L’investissement dans les infrastructures hydriques ne suffit pas pour résoudre la crise de l’eau au Maroc. Des réformes axées sur une meilleure gestion de la demande sont indispensables, selon un rapport de la Banque mondiale et des experts du secteur, relayés par le quotidien L’Economiste dans son édition du 10 janvier.
« Les stations de dessalement ne peuvent à elles seules résoudre la problématique de l’eau. Il ne faut pas se leurrer », avertit Ahmed Mouflih, directeur général de la Fédération interprofessionnelle marocaine de production et d’exportation des fruits et légumes (FIFEL). Cet avis est partagé par Najib Layachi, expert en agroalimentaire, qui estime que « des solutions comme le dessalement et le recyclage sont insuffisantes pour répondre aux besoins actuels en termes d’espace, de temps et de volumes d’eau disponibles ».
Un appel à des réformes axées sur la demande
Dans son rapport intitulé La pénurie d’eau et sécheresse, la Banque mondiale souligne que, bien que les infrastructures telles que les stations de dessalement soient nécessaires, elles ne constituent qu’une partie de la solution. Une gouvernance efficace de l’eau et une gestion rationnelle de la demande, accompagnées de changements de comportement, sont essentielles.
Face à la surexploitation des nappes phréatiques et au manque de précipitations, une question clé se pose : comment garantir l’approvisionnement en eau potable tout en répondant aux besoins agricoles, industriels et touristiques ?
L’agriculture, un secteur clé dans la gestion de l’eau
D’après Najib Layachi, l’agriculture absorbe 85 % des ressources en eau au Maroc, contre 10 % pour l’industrie et le tourisme, et seulement 5 % pour l’usage domestique. Si les besoins des secteurs non agricoles restent gérables, l’agriculture doit évoluer vers des modèles plus productifs et moins gourmands en eau.
La pénurie d’eau a déjà des conséquences directes sur l’offre agricole, particulièrement pour les cultures pluviales, comme les céréales, les légumineuses, les légumes de plein champ et certains fruits non irrigués (blé, pois chiches, olives, pommes de terre, oignons). Les cultures irriguées, telles que les tomates, les courgettes, les fruits rouges et les pastèques, continuent d’être disponibles, mais leur production reste dépendante des exportations et de la gestion des ressources hydriques.
Une transformation agricole pour la sécurité alimentaire
Pour garantir la sécurité alimentaire et lutter contre la pénurie d’eau, le Maroc doit impérativement réviser son modèle agricole, en investissant dans des technologies innovantes d’irrigation et en privilégiant des cultures moins consommatrices d’eau.
Ainsi, au-delà des infrastructures, une combinaison d’approches structurelles et comportementales est nécessaire pour relever le défi hydrique, préserver les ressources en eau et assurer un avenir durable pour les générations futures.
Le 09/01/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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