Ministère du Tourisme : Des comités en cascade annoncés pour relancer la Vision 2020
Nous vous l’annoncions ce vendredi en exclusivité, un comité spécial composé des dirigeants de la Royal Air Maroc, de l’Office National Marocain du Tourisme et de l’Office National des Aéroports, mais aussi de la SMIT, la Société Marocaine pour l’Ingénierie Touristique doit être crée prochainement pour superviser la mise en œuvre de la Vision 2020.
L’annonce a été faite ce jeudi 1er juin par le Ministère du Tourisme lors d’une rencontre avec les professionnels du tourisme à Casablanca.
Et il y a urgence, car la stratégie nationale visant à accueillir 20 millions de touristes à l’horizon 2020 souffre de nombreux maux. Détails.
Le cabinet Boston Consulting Group avait livré au précédent gouvernement un diagnostic sans concessions de la vision 2020. Ce rapport, après avoir été maintenu confidentiel, a été dévoilé par la nouvelle équipe de Mohamed Sajid auprès des professionnels de la Confédération Nationale du Tourisme.
La rencontre s’est déroulée autour d’un Ftour jeudi 1er juin au Sofitel de Casablanca. En préambule, le Ministre a pris la parole en précisant que la stratégie pour le tourisme était désormais en marche, grâce à la concertation Public-Privé. La réunion a démarré par une présentation des recommandations du BCG par Lamia Boutaleb, Secrétaire d’Etat au Tourisme. Elle s’est poursuivie par l’intervention de chaque membre de la Confédération, et par l’annonce de plusieurs mesures concrètes pour relancer la stratégie.
Les participants ont pris connaissance de larges dysfonctionnements dans la mise en œuvre de la Vision :
Parmi les principaux dysfonctionnements pointés par le BCG :
Le peu d’implication des régions dans la réalisation de la vision 2020.
Les moyens déployés n’ont pas été à la hauteur des ambitions : 10% de la Vision a été effectivement réalisée.
Le transport aérien ne s’est pas adapté à l’augmentation / l’évolution du nombre de nuitées.
Un manque de moyens a été constaté sur les destinations émergentes, à savoir les grandes stations balnéaires : Lixus, Saidia, Mogador.
Déficit de mobilisation du capital, et des crédits accordés dans le secteur : 35 milliards de dirhams ont effectivement été engagés contre 180 milliards attendus !
La destination Maroc a souffert de la situation sécuritaire dans les marchés émetteurs (Terrorisme)
Manque de coordination et d’adaptation à la « révolution digitale » en cours (Booking, Trip Advisor, réseaux sociaux)
Pour remédier à ces problèmes, les participants ont senti un « esprit de reconquête » palpable du côté de l’équipe ministérielle.
Et pour cause, le secteur reste l’un des plus stratégiques du Maroc. Il a été rappelé à ce titre que Tourisme représente toujours 15% des emplois directs et indirects, 6% du PIB, et 30% du rapatriement des devises étrangères au Maroc.
Côté chiffres, les réalisations de la Vision sont en deçà des objectifs initiaux : alors que 2016 devait être marqué par une fréquentation de 15 millions de touristes, ce chiffre a stagné à 10 millions.
Selon Othman Cherif Alami, président de la Fédération Nationale des Transporteurs Touristiques, présent à la rencontre, « dévoiler les faiblesses du secteur est une démarche véritablement inédite et constructive, d’autant que cette réunion devait aborder les solutions pour capitaliser sur les atouts déjà existants de l’offre touristique au Maroc ».
Parmi les recommandations stratégiques évoquées figurent :
L’amélioration des déficits de gouvernance actuelle en définissant des responsabilités précises de chaque acteur.
La consolidation des atouts du Maroc sur les marchés émetteurs traditionnels : France, Allemagne, Grande-Bretagne.
Se concentrer sur l’amélioration de l’offre dans les destinations phares : Marrakech, Agadir, Essaouira ainsi que de leurs arrière-pays.
Intégrer la vision 2020 à la stratégie de régionalisation avancée du Maroc.
Les actions concrètes annoncées par le Ministère sont:
Création d’un « Comité National du tourisme, présidé par le Chef du gouvernement » probablement par décret.
Au niveau ministériel, la création « d’un super-comité » de coordination entre les dirigeants de la RAM, l’ONMT, la SMIT et l’ONDA.
La mise en place sous 3 ans de comités de gouvernance locale, notamment dédiés au refinancement.
Création « d’un comité public de cohésion » pour adopter une méthodologie commune de résolution des problèmes.
La mise en place d’un fond de soutien à l’aérien pour ouvrir de nouvelles lignes « point à point »
Consultations élargies entre les membres du Ministère et les établissements bancaires pour faciliter les lignes de crédit.
Pour les professionnels 80% des remarques et revendication ont trouvé réponse après cette rencontre. Des professionnels satisfaits, qui restent vigilants et laisseront, selon nos informations, au moins 3 mois au nouveau ministre pour lancer ces chantiers.
Le 05 Juin 2017
SOURCE WEB Par premiumtravelnews