Six pays qui cherchent l'indépendance énergétique
Conscients des risques d’une dépendance excessive aux énergies fossiles, certains pays ont amorcé leur transition énergétique depuis plusieurs années. Le développement des énergies renouvelables n’est plus le seul fait des pays les plus industrialisés. L’Uruguay et d’autres pays, disposant d’importantes ressources naturelles visent l’indépendance énergétique.
L'Islande, l'Ethiopie, la Norvège, le Costa Rica, le Brésil et l'Uruguay produisent majoritairement leur électricité à partir de sources d'énergies renouvelables. Les différents profils de ces pays traduisent une volonté politique qui va au-delà des clivages habituels privilégiant les enjeux sur le climat et l'environnement. Selon leurs ressources énergiques, les pays adaptent leur stratégie environnementale. Le but de chacun de ces pays est d'atteindre son objectif de réduction des gaz à effet de serre.
L'Islande
Avec plus de 70% de sa consommation d’énergie provenant de ses ressources énergétiques hydroélectriques et géothermiques, l’Islande apparaît comme le pionner en matière d’énergies renouvelables. 100 % de son électricité et 81 % de ses besoins énergétiques primaires proviennent de sources renouvelables. Les précipitations pour l'hydroélectricité et les volcans pour la géothermie constituent les deux sources naturelles principales. La consommation de ces ressources énergétiques a débuté au milieu du XXème siècle et a largement contribué au développement économique du pays.
L'Islande reste, malgré tout, encore dépendante des importations de pétrole et de charbon notamment pour les transports et la pêche. Pour diminuer cette consommation d’énergie fossile et afin de devenir le premier pays au monde totalement indépendant des ressources fossiles à l'horizon 2050, le pays concentre ses recherches sur les carburants alternatifs et plus précisément l'hydrogène.
L'Ethiopie
L’Ethiopie se situe aujourd’hui comme un pays africain leader en matière d’énergies renouvelables. Dépourvu de gaz et de pétrole, le pays mise sur ses ressources énergétiques pour alimenter son développement économique. Addis-Abeba a pour ambition de produire 25 GW d’énergies renouvelables d’ici à 2025 et pour répondre à cet objectif, la plus grande ferme éolienne au sud du Sahara a été inaugurée en octobre 2013, et la plus grande centrale géothermique d’Afrique est actuellement en construction.
Les barrages hydroélectriques établis sur les eaux du Nil assurent déjà plus de 90% de la production électrique du pays mais les aléas climatiques, tel que la sécheresse baissent le niveau de ces barrages. L’éolien permet de compenser cette perte, d’autant que le vent est plus fort pendant la saison sèche. C’est pourquoi, le gouvernement éthiopien a déclaré vouloir développer l’éolien, la géothermie et le solaire. Le pays s’est engagé a à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 64% d’ici 2030 grâce aux énergies renouvelables, c’est l’objectif le plus ambitieux de la conférence de Paris sur les changements climatiques prévue fin 2015.
La Norvège
La Norvège se positionne au premier rang de l’Europe en terme de transition énergique. Malgré ses réserves d’hydrocarbures qui lui apportent un tiers de ses recettes, le pays ne néglige pas les enjeux actuels sur le climat. La Norvège est l’un des premiers pays à avoir établi la taxe carbone. Précurseur dans le domaine des énergies renouvelables, c’est un premier ministre norvégien, Madame Brundtland, qui a lancé le concept de développement durable en 1987. Il s’agit de trouver un équilibre entre l’économie, le social et l’environnement. L’objectif du gouvernement est de rendre le pays neutre en carbone d’ici 2030.
Aujourd’hui, 60 % de l’énergie consommée en Norvège provient d’une source renouvelable. Et depuis 2009, une partie du fonds pétrolier est placée dans des entreprises qui se consacrent aux énergies renouvelables. La Norvège pourrait contribuer à l’objectif de l’UE d’atteindre une part de 20 % d’énergie renouvelable d’ici à 2020 en exportant davantage de son énergie verte vers l’Europe.
Costa Rica
Le Costa Rica oriente son développement en fonction de sa géographie et géologie avec ses 116 volcans dont 5 actifs et 2 endormis. Après 50 ans de politiques sociales et environnementales, le pays est le pionner de l’éco-tourisme et a décidé de favoriser sa stratégie environnementale au détriment de ses dépenses militaires. Le gouvernement s’est fixé pour objectif d’atteindre une économie sans émissions de gaz à effet de serre d’ici 2021 misant uniquement sur les énergies renouvelables.
Pendant les trois premiers mois de cette année, 100% de l’électricité a été produite par des sources d’énergie renouvelable. La cause principale est l’abondance des pluies qui a permis aux 4 usines hydroélectriques du pays de fonctionner au maximum. Les énergies éolienne, solaire et géothermique ont apporté le reste. Malgré ses bons résultats, le Costa Rica demeure dépendant de l’hydroélectricité qui le rend vulnérable au changement climatique.
Brésil
Le Brésil est le pays industrialisé utilisant le plus d’énergies renouvelables, le nucléaire et le fossile ne représentent que 11,8%, alors que la moyenne des pays industrialisés est de 87%. En un an, l’énergie éolienne a doublé au Brésil. La hausse enregistrée atteint les 103%. Les 434 usines sucrières brésiliennes fonctionnent en totale autonomie énergétique grâce à la canne à sucre qui produit de l’éthanol et un biocarburant.
Le géant d’Amérique du Sud a enclenché sa transition énergique grâce à ses grands barrages. Leurs constructions sont toutefois contestées puisqu'elles entraînent des retenues d’eau sur des terres qui étaient soit cultivées, soit des forêts, et qui sont des espaces riches en matières organiques.
L'Uruguay
Si on cite souvent les pays nordiques comme étant les bons élèves de l’écologie, il en est un que l’on oublie, et à tort. L’Uruguay, petit pays de 3,4 millions d’habitants, est presque entièrement alimenté par des énergies renouvelables. Regard sur ce combat pour l’indépendance énergétique.
Le but que se donne l’Uruguay est de taille : l’indépendance énergétique pour 2030. En 2012, l’électricité était déjà principalement d’origine hydraulique (51,1 %) – l’eau est complètement mise à profit – suivie de près par les énergies fossiles (40 %), la biomasse (8,1 %), tandis que l’éolien représentait 0,8 %. En 2016, selon les prédictions de l’Administration du Marché Électrique, le pays disposera de 1,346 mégawatt d’origine éolienne, soit 30 % des besoins en électricité couverts par l’éolien, ce qui fait de l’Uruguay le pays avec la part d’énergie éolienne la plus importante...
Le 25 Août 2016
SOURCE WEB Par Le Journal International