Le Maroc, 17ème producteur mondial de poisson : Pourquoi alors les prix flambent-ils sur nos étales
110.000 est le nombre de pêcheurs et d'aquaculteurs recensés au Maroc en 2014, pour une production totale de 1.350.147 de tonnes contre 1.238.277 en 2013. C'est ce qui ressort d'un nouveau rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) sur la situation mondiale des pêches et de l'aquaculture.
Avec ces chiffres, le Maroc se classe 17ème sur un total de 25 pays grands producteurs au monde. Au regard de ce classement, les prix du poisson devaient être abordables au Maroc, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Si l’on ne prend que la sardine, son prix est en forte hausse. Il varie entre 15 et 25 Dh le kilo à Rabat et Salé, et atteint même 30Dh dans certaines villes.
Le prix de ce produit de large consommation n'est pas descendu sous la barre des 15 DH, et ce depuis le mois de Ramadan. Ce produit, qui était jadis à la portée de toutes les bourses, est devenu inaccessible aux citoyens modestes.
Les trois premiers grands producteurs mondiaux de poisson sont respectivement la Chine (514.811.390 tonnes), l'Indonésie (6.016.525 tonnes) et les États-Unis d'Amérique (4.954.467 tonnes)
Le dernier rang est occupé par l'Equateur, avec une production de 663 439 tonnes.
Au total, la production mondiale de la pêche de capture s'élevait à 93,4 millions de tonnes en 2014. Les prises record ont concerné quatre groupes de grande valeur, à savoir les thons, les homards, les crevettes et les céphalopodes.
Dans son rapport, la FAO souligne également que le Maroc fait partie des trois plus importants exportateurs de poulpes avec la Mauritanie et la Chine.
L'agence spécialisée de l'ONU fait savoir, par ailleurs, que c'est pour la première fois que la consommation mondiale de poisson par habitant a dépassé les 20 kilos par an grâce à un approvisionnement aquacole plus important, à des captures record pour certaines des principales espèces et une réduction du gaspillage.
Pourtant, poursuit la même source, la situation mondiale des ressources marines ne s'est pas améliorée. Près d'un tiers des stocks de poissons commerciaux sont à présent pêchés à des niveaux biologiquement non viables, soit trois fois plus qu'en 1974, explique-t-on.
Selon la FAO aussi, il y avait environ 4,6 millions de navires de pêche dans le monde en 2014, dont 90 pour cent étaient situés en Asie et en Afrique, et seuls 64 000 d'entre eux mesuraient 24 mètres ou plus.
Les produits issus de la pêche ont représenté, d'autre part, 1% du commerce mondial de marchandises en termes de valeur et plus de 9% du total des exportations agricoles. En 2014, les exportations mondiales s'élevaient à 148 milliards de dollars, une hausse de 8 milliards de dollars par rapport à 1976. Les exportations des produits de la pêche des pays en développement ont rapporté 80 milliards de dollars, générant ainsi des revenus commerciaux nets plus élevés que ceux liés à la viande, au tabac, au riz et au sucre, tous réunis.
La FAO souligne, par ailleurs, que 31,4% des stocks de poissons commerciaux, régulièrement surveillés par la FAO, étaient surexploités, le niveau s'était pourtant stabilisé depuis 2007. C'est le cas, entre autres, des captures de krill antarctique qui ont augmenté de manière substantielle pour arriver à des niveaux jamais atteints depuis le début des années 1990.
Le rapport traite aussi de la situation alarmante qui prévaut en mer Méditerranée et en mer Noire, où 59% des stocks évalués ont été péchés à des niveaux biologiquement non viables. Cela est particulièrement vrai pour les plus gros poissons comme le merlu, le mulet, la sole et les brèmes de mer.
Le 16 Juillet 2016
SOURCE WEB Par Libération