Technologies numériques et droits de l’Homme : défis et régulation au Maroc
Dans un monde en pleine transformation numérique, les droits de l’Homme se heurtent à des défis sans précédent. Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, a mis en lumière cette réalité lors d’une journée d’étude organisée à la Chambre des représentants. L’essor des technologies numériques, de l’intelligence artificielle et des réseaux sociaux ouvre de nouvelles opportunités pour garantir l’accès aux droits fondamentaux, tout en générant des préoccupations majeures liées à leur usage.
Une évolution aux multiples facettes
Dans un discours relayé par Fatima Berkane, secrétaire générale de la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme, Abdellatif Ouahbi a souligné que ces bouleversements redéfinissent les frontières entre droits et devoirs. « Les technologies numériques offrent un accès inédit à des droits essentiels, comme la liberté d’expression, l’éducation et la santé. Cependant, leur utilisation abusive peut menacer l’équilibre social », a-t-il déclaré.
Le ministre a mis en avant l’ambivalence des réseaux sociaux, véritables espaces de liberté mais aussi terrains propices aux abus, tels que les atteintes à la vie privée, la diffusion de fausses informations ou encore l’incitation à la haine. Ces pratiques fragilisent la cohésion sociale et appellent à une régulation adaptée.
Des solutions pour une régulation efficace
Pour répondre à ces défis, Abdellatif Ouahbi a proposé plusieurs mesures, notamment l’adaptation des lois nationales pour mieux encadrer les violences numériques et renforcer la protection des femmes, que ce soit dans l’espace public ou professionnel. Le ministre a également plaidé pour le durcissement des sanctions envers les auteurs de violations des droits, tout en facilitant les mécanismes de signalement.
L’éducation et la sensibilisation figurent également parmi les priorités. « Il est essentiel de cultiver une véritable conscience des droits de l’Homme, notamment chez les jeunes, en intégrant les enjeux numériques, climatiques et environnementaux dans les programmes éducatifs », a-t-il ajouté.
Vers une citoyenneté numérique responsable
Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), a insisté sur l’importance de promouvoir une culture de la citoyenneté numérique. Dans une intervention relayée par Mohammed Hachimi, directeur des études au CNDH, elle a appelé à l’élaboration d’un cadre juridique garantissant un usage éthique des technologies numériques, particulièrement dans des secteurs sensibles comme la santé et l’éducation.
Mme Bouayach a également mis en garde contre les dangers de certaines applications pour les enfants et les groupes vulnérables. Elle a insisté sur la nécessité d’anticiper les impacts des technologies numériques pour assurer une société inclusive, respectueuse des droits et libertés fondamentaux.
L’intelligence artificielle et les défis futurs
L’intelligence artificielle, véritable révolution technologique, soulève des questions cruciales en matière de protection des données personnelles et de vie privée. Le CNDH prône la mise en place de normes éthiques et juridiques adaptées à ces nouvelles réalités, afin de garantir un équilibre entre innovation et protection des droits humains.
En conclusion, ces échanges soulignent l’urgence d’une mobilisation collective pour encadrer les transformations numériques tout en préservant les droits fondamentaux. La régulation éthique et la sensibilisation citoyenne apparaissent comme des leviers essentiels pour relever ces défis contemporains.
Le 20/12/2024
Rédaction de lanouvelletribune
www.darinfiane.comwww.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com