Agrumes Deux millions de tonnes attendues
Forte concentration sur les petits fruits
Le Maroc reprend des parts sur le marché de l’UE
La campagne 2014-2015 a été marquée par un début de reconquête du marché de l’UE. Ceci, grâce à une réduction des expéditions de clémentines vers le marché russe. Seul bémol, la concentration sur les variétés précoces réduit de moitié la campagne d’export
Pas encore de visibilité pour les agrumiculteurs. C’est pour la deuxième année consécutive que le ministère de l’Agriculture ne
sort pas les prévisions de récolte, alors que la campagne d’export a
démarré depuis près d’un mois. Tout au plus, les professionnels ont eu
droit à un chiffre brut: 2 millions de tonnes de production prévue. Pas
de répartition par groupe de produits ni par région. Or, la période de formation des fruits (juin-juillet
2015) a été marquée par d’importantes chutes de la floraison et
particulièrement dans le Souss qui assure la moitié de la production agrumicole et 70% de l’export. D’où les réserves des professionnels sur la prévision du ministère.
Néanmoins,
la tutelle s’attend à une hausse de production de 6,7% par rapport à la
saison précédente. Pour l’interprofession, le volume export devrait se
situer entre 500.000 et 520.000 tonnes toutes variétés confondues. «Avec
bien évidemment la prédominance des petits fruits qui représentent
désormais les 3/4 de l’export global», constate Ahmed Darrab, secrétaire général de l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc (Aspam). Un
déséquilibre dangereux pour la filière, reconnaît le secrétaire général
de l’Aspam. Cette concentration sur les variétés précoces réduit de
moitié la durée de la campagne d’exportation: 3 mois contre 6, il y a 5
ans. Ce qui se traduit par une réduction de la présence des marchandises
marocaines sur les marchés extérieurs mais également par de grosses
pertes d’emplois sur toute la chaîne de valeur. Aussi ne faut-il point
s’étonner si le monde rural a perdu cette année pas moins de 85.000
emplois alors que le pays a réalisé une campagne agricole record!
Cependant,
Darrab se veut rassurant. «Même si la saison passée s’est soldée par un
faible volume, elle a permis de redresser la situation en termes de
recette et de gain de parts sur le marché de l’Union européenne». La
Russie, qui accaparait près de 60% de l’export, a vu sa part se réduire à
40%. En revanche, celles de l’UE et de l’Amérique du Nord se sont renforcées de quelques points.
Pour le secrétaire général de l’Aspam, c’est l’effet des mesures de régulation adoptées par l’interprofession dans le cadre du comité de coordination des agrumes.
Pour
rappel, le démarrage de l’export a été décalé d’un mois: 13 octobre au
lieu du 13 septembre. Ce calendrier était assorti d’une batterie de
mesures touchant tous les paramètres de la qualité des fruits qui
doivent être au top. Il en est ainsi de la maturité, goût, coloration, fermeté des fruits et de la traçabilité
(cf. édition du 29 octobre 2014). Dans le même cadre, le volume des
clémentines destinées au marché russe a été volontairement réduit.
Et
pour cause! La saison était placée sous le signe de la reconquête du
marché de l’UE. Une démarche qui a été favorisée par la baisse d’environ
10% des exportations espagnoles de petits fruits. Cette année encore, la production agrumicole espagnole s’annonce en retrait.
Le 09 Novembre 2015
SOURCE WEB Par L’économiste
Tags
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formation des fruits– la production agrumicole- Ahmed Darrab, secrétaire
général de l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc (Aspam)-
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coloration, fermeté des fruits et de la traçabilité-