Recul du photovoltaïque en Europe une opportunité pour le Maroc
Une étude récente du groupe Coface livre des perspectives globalement négatives quant au développement à court terme du secteur de l’énergie photovoltaïque en Europe. Parmi les conséquences probables à ce recul, l’investissement dans les pays émergents. Une opportunité que le Maroc devrait saisir.
Le rapport estime que le photovoltaïque en Europe a connu un déclin "aussi brutal que son envolée". En effet, l’électricité européenne produite à partir de l’énergie photovoltaïque a fortement augmenté de 2004 à 2012, passant de 0,7 à 62,4 milliards de KWh.
Cette grande expansion du photovoltaïque a été favorisée par des politiques gouvernementales favorables et à une forte baisse des prix des installations eu Europe, accentuée par la concurrence chinoise.
Néanmoins, le déclin est arrivé avec l’éclatement de la bulle spéculative du secteur en 2011, suite à la fin des subventions publiques. Autre facteur favorisant ce déclin: les crises économiques successives qui ont affaibli les entreprises de la filière, lequelles ont vu leurs résultats baisser.
Des perspectives négatives à court terme
Le rapport estime qu'à court terme, en Europe, la progression du secteur des énergies renouvelables en général et du photovoltaïque en particulier risque d'être freinée par les surcapacités de production d'électricité.
Ces surcapacités proviennent de la diminution post-crise de l'activité industrielle qui a provoqué une chute significative de la consommation d'électricité à partir de 2010. Parallèlement, la surabondance de l'offre d'énergie a été aggravée par une volonté publique de transition vers une consommation énergétique plus "verte", favorisant les économies d'énergie.
A première vue, cela semble désavantager les producteurs conventionnels d’électricité et profiter aux acteurs des énergies renouvelables, notamment du photovoltaïque. "Néanmoins, cela fait peser des contraintes importantes sur la stabilité du système électrique européen", note le rapport.
"Les autres sources d’électricité ne sont pas seulement des concurrents mais sont complémentaires dans le système, donc nécessaires pour l’approvisionnement." Il s’agit en effet du phénomène d’intermittence du photovoltaïque, qui consiste à faire appel à des centrales électriques fonctionnant au gaz en guise de back-up, lorsque le rayonnement solaire ne suffit pas à produire assez d’énergie photovoltaïque.
A moyen terme, mieux vaut se tourner vers la COP21
Coface envisage néanmoins un redressement probable du secteur photovoltaïque sur le moyen terme, avec la maîtrise du problème d'intermittence dû aux différentes intensités d'ensoleillement, ce qui permettrait notamment de développer de nouveaux outils de stockage et d'ajuster l'offre à la demande.
Mais il y a également les attentes liées à la COP21, la conférence mondiale du climat prévue en novembre prochain à Paris. Les opportunités de marché seront au rendez-vous pour améliorer l’accès aux énergies renouvelables chez les économies émergentes.
De nombreux pays émergents ont exprimé à cet effet leur volonté de hisser la part des énergies renouvelables et du photovoltaïque dans leurs mix énergétiques, à condition d’obtenir des aides financières et technologiques des pays avancés.
Rappelons-le, ceux-ci se sont engagés, lors de la conférence de Copenhague en 2009, à verser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 afin de financer les projets écologiques des pays émergents. Ce financement proviendra d’acteurs publics et privés. En 2013, sur 331 milliards de dollars mobilisés pour le changement climatique, seulement 34 milliards ont été alloués aux pays en développement.
Une opportunité de plus pour le Maroc
Le Maroc s'est engagé dans une dynamique énergétique qui accorde beaucoup d’importance au développement des énergies renouvelables, notamment au photovoltaïque.
Avec des ressources solaires abondantes (un potentiel de 2600kWh/m²/an), le Maroc offre des opportunités d’investissement stratégiques dans le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque, entre autres avec le lancement de programmes structurants importants, dont le projet marocain de l’énergie solaire, qui augmentera la part de l’énergie solaire dans la capacité électrique totale à 14% à l’horizon 2020.
La récession du secteur du photovoltaïque en Europe et la volonté de ses acteurs de se tourner vers les marchés émergents représentent donc une vraie opportunité à saisir pour le Maroc, qui montre une réelle volonté d’intégrer le photovoltaïque à son mix énergétique et qui possède des atouts, des ressources et un potentiel énergétique considérables.
Le 19 Octobre 2015
SOURCE WEB Par Médias 24
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