Système de l\'unité de la ville Quel apport dans l\'amélioration de la gouvernance locale et de la gestion des collectivités locales
Le système de l'unité de la ville vise à créer les conditions favorables pour un développement harmonieux des grandes agglomérations.
Plus d'une décennie après l'adoption du système de l'unité de la ville, les observateurs de la chose locale au Maroc ainsi que nombre de politiques et de personnes intéressées se posent toujours des questions sur les mécanismes et fondements de ce système, ses avantages et inconvénients, ainsi que son apport dans l'amélioration de la gouvernance locale et de la gestion des collectivités locales.
Le système de l'unité de la ville figurait parmi les nouveautés de la loi 00-78 du 3 octobre 2002 portant réforme de la Charte communale. Ce système a été lancé en 2003 à Fès et Casablanca avant de s'appliquer aux villes de plus de 500.000 habitants, en l'occurrence Tanger, Marrakech, Salé et Rabat. Il permet de mutualiser l'ensemble des moyens financiers de la ville pour la réalisation des projets structurants. Et également d'assurer les services communaux (transport urbain, collecte des déchets) au profit de l'ensemble de la population.
Le système ambitionne aussi de créer les conditions favorables pour un développement harmonieux des grandes agglomérations afin de leur permettre de jouer le rôle de locomotive au niveau de leur région. Néanmoins, la plupart des villes peinent encore à développer une gestion urbaine performante, à assurer un service minimum pour les prestations communales au profit de la population et à faire face aux défis en relation avec la gouvernance et la mobilisation des ressources.
Ainsi, plusieurs acteurs politiques, élus et observateurs de la chose locale au Maroc sont divisés entre deux camps. Le premier soutient ce système le considérant comme le moyen efficace à même d'assurer une gestion globale de la ville. Le deuxième appelle au remplacement de ce système, qu'il considère comme inadéquat pour la composition territoriale et démographique des villes marocaines et contreproductif dans le cas des petites collectivités territoriales. Pour le premier adjoint au maire de la ville de Fès, Allal Amraoui, le système de l'unité de la ville adopté dans plusieurs villes dont la capitale spirituelle apporte une vision globale du développement et a encouragé les acteurs et responsables de la gestion de la chose publique locale à mettre en œuvre des stratégies qui ont impacté positivement la ville de Fès, grâce notamment à une gestion efficace de ses affaires, augmentant ainsi ses ressources financières et créant des projets de développement en partenariat avec les secteurs publics.
La ville de Fès a eu la chance de s'inscrire dans ce cadre, en particulier lors de la période allant de 2003 à 2009 grâce à la cohésion politique ayant marqué la gestion la ville, qui compte cinq arrondissements en plus de la commune du Méchouar, a indiqué dans une déclaration à la MAP M. Amraoui du Parti de l'Istiqlal, qui forme la majorité au sein du conseil communal. De son côté, le secrétaire provincial du Parti de la justice et développement (PJD) à Fès, Said Benhamida, estime que le concept de l'unité de la ville appliqué en 2003 a vidé les arrondissements de plusieurs de leurs prérogatives qui sont désormais aux mains du conseil communal, laissant de maigres ressources financières aux arrondissements pour leur fonctionnement et les services de proximité, d'animation culturelle et sportive, l'action associative et sociale et la maintenance.
Et d'ajouter que la pratique a fait ressortir que le conseil communal a la mainmise sur la gestion, privant ainsi les arrondissements de toutes initiatives à l'exception de la présentation de propositions et de mémorandums auxquels l'on ne donne pas souvent de suite favorable. De l'avis d'Alhassane Hjiej, chercheur universitaire et acteur associatif, le rejet des calculs politiciens étroits et des intérêts contradictoires est de nature à renforcer, chez les gestionnaires de la chose locale, l'importance du système de la gestion de la ville qui vise essentiellement à rationaliser et regrouper les moyens financiers et humains d'une seule ville tout en la dotant d'un plus vaste champ de compétitivité et d'un important pouvoir de négociation en plus de l'unité de la décision. Le choix du système de l'unité de la ville ambitionne d'améliorer le style de gouvernance locale, rationaliser les dépenses et favoriser la solidarité entre les différentes composantes territoriales de la ville pour un développement local intégré et durable.
Le 03 Septembre 2015SOURCE WEB Par LE MATIN
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