LA CONSTITUTION FÊTE SES 4 ANS ENORME RETARD DANS LA MISE EN ŒUVRE
LE GOUVERNEMENT N’A PAS RÉUSSI À RESPECTER SON CALENDRIER LÉGISLATIF
LOIS SUR LA GRÈVE, L’AMAZIGHITÉ… DES CHANTIERS EN SUSPENS
L’équipe
de Abdelilah Benkirane n’a pas réussi à respecter ses engagements dans
la préparation des lois organiques prévues par la Constitution, en dépit de la mise en place d’un calendrier législatif dont les dates ont été dépassées.
Juillet
2011, le Maroc adopte une nouvelle Constitution dans le sillage du
Printemps arabe, qui avait bouleversé la carte politique dans la région.
Ce texte a constitué une réponse aux revendications des partis
politiques mais également à la pression de la rue.
Le discours royal
du 9 mars 2011 a constitué le premier pas dans ce processus qui allait
confirmer «l’exception marocaine». Aujourd’hui, 4 ans après l’entrée en vigueur de la loi fondamentale, les chantiers n’avancent pas au rythme voulu.
Et les critiques fusent de toutes parts, pointant la responsabilité du
gouvernement Abdelilah Benkirane dans le retard que connaît la mise en
œuvre des dispositions constitutionnelles. Cela concerne
particulièrement la préparation et l’adoption des 19 lois organiques
prévues par la Constitution. «Il s’agit de l’une des principales
critiques adressées au gouvernement, qui n’a pas su gérer ce chantier
titanesque», a estimé Mohamed Amrani Boukhobza, professeur de sciences
politiques à la faculté de droit de Tanger.
L’équipe de Benkirane
avait mis en place un agenda législatif avec des dates bien définies
pour l’élaboration des différents projets de loi. Or, ce calendrier n’a
pas été respecté et le retard commence à se faire sentir. Mais il
faut reconnaître que l’exécutif a réussi à sortir certains textes très
attendus, même en retard par rapport aux dates annoncées dans le
calendrier législatif. C’est le cas notamment de la loi organique des
finances, qui était prévue pour 2013, alors qu’elle vient d’être publiée
au BO (cf.www.leconomiste.com). A cela s’ajoutent deux autres textes
déterminants pour la réforme de la justice, comme celui relatif au
Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et celui sur le statut de base
des magistrats. Cependant, le gouvernement traîne encore le pas sur des
textes décisifs. Pour l’instant, les promesses de Benkirane sont restées
lettre morte. Cela concerne notamment la loi organique sur la grève et
celle sur les syndicats. Des texte très attendus par les opérateurs et
qui participeront certainement dans l’amélioration du climat des
affaires au Maroc.
Entêtement des syndicats
Les
débrayages récurrents constituent un véritable cauchemar pour les
investisseurs. Pour l’instant, l’exécutif n’arrive pas à sortir ce texte
face à l’entêtement des syndicats qui refusent une «loi qui limite les
libertés syndicales».
Autre projet de loi organique encore en
stand-by: l’officialisation de la langue amazighe. La plaidoirie du
recteur de l’Ircam et des différentes ONG n’a pas réussi à pousser le
gouvernement à accélérer le processus d’élaboration de ce texte, qui ne
semble pas constituer une priorité pour l’exécutif, même s’il figurait
en bonne position dans le calendrier législatif. Et il faut dire qu’il
est «pratiquement impossible que ces textes soient prêts avant la fin du
mandat de l’équipe de Benkirane. Sauf si le gouvernement les prépare à
la hâte et refile la patate chaude au Parlement, qui devra assumer sa
responsabilité», a souligné Amrani Boukhobza. Il faut dire que le
contexte sera défavorable à la mise en place de textes qui cristallisent
de grandes tensions entre les partenaires sociaux. Surtout qu’il s’agit
d’une année marquée par les échéances électorales. Et les partis, y
compris de la majorité gouvernementale, seront plus préoccupés par la
bataille électorale qui va démarrer dès septembre prochain.
Il faut
dire également que le gouvernement n’a pas encore réussi à donner corps
au principe constitutionnel de la reddition des comptes. Car, «il s’agit
d’un concept qui ne se limite pas aux affaires qui ont été transmises à
la justice, mais qui doit être traduit par l’activation des instances
de gouvernance prévues par la loi fondamentale. Or, jusqu’à
maintenant, le gouvernement n’a pas réussi à lancer la refonte de ces
institutions en conformité avec la philosophie de la Constitution de
2011», a expliqué ce politologue.
3 Juillet 2015
SOURCE WEB Par M. A. M. L’ECONOMISTE
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: L’équipe de Abdelilah Benkirane n’a pas réussi à respecter ses
engagements dans la préparation des lois organiques prévues par la
Constitution- 4 ans après l’entrée en vigueur de la loi fondamentale,
les chantiers n’avancent pas au rythme voulu- L’équipe de Benkirane
avait mis en place un agenda législatif avec des dates bien définies
pour l’élaboration des différents projets de loi, or ce calendrier n’a
pas été respecté - jusqu’à maintenant, le gouvernement n’a pas réussi à
lancer la refonte de ces institutions en conformité avec la philosophie
de la Constitution de 2011-