L’eau et l’école, au cœur d’un débat rugueux
Session du conseil régional Souss Massa Drâa
La problématique de l’eau a constitué l’épine dorsale des délibérations de la session du conseil régional de Souss Massa Drâa, lundi dernier au siège de la Wilaya. En effet, depuis déjà des lustres, cette denrée vitale se raréfie, de plus en plus, compte tenu de la dégradation de la nappe phréatique, du recul des moyennes de la pluviométrie et de la constance des années de la sécheresse.
Devant cette pénurie préoccupante, la majeure partie des interventions du conseil s’est focalisée sur les incidences de cette situation alarmante sur les vies humaines, la végétation et le cheptel. Dans ce sens, aussi bien le mot du wali, prononcé par le gouverneur par intérim, que celui du président de la région, ont insisté sur la nécessité de faire appel à la création des barrages collinaires afin de mobiliser les ressources hydriques, d’alimenter les stocks souterrains, préserver les populations des éventuelles inondations et assurer l’irrigation des superficies agricoles. Ces démarches anticipatives s’avère, inévitablement, impératives dans la mesure où elles combleraient les carences accrues, au regard de la croissance démographique et l’essor industriel, à l’horizon de la mise en marche des pôles halieutique et agroalimentaire dans le grand Agadir. D’autre part, il est question de l’opérationnalité imminente de deux stations de désalinisation des eaux de mer, l’une destinée à assouvir les besoins des populations en l’eau potable à Agadir, l’autre réservée à conserver des réserves d’eau à des fins agricoles. Dans le même sillage, certains intervenants n’ont pas hésité de déplorer le fait que le conseil régional consacre des subventions atteignant plus de 1,5 milliards de centimes aux différents festivals de la région, parmi lesquels Timitar se taille la part du lion, alors que les budgets dédiés aux projets de mobilisation des ressources hydriques ne dépassent pas 300 millions de centimes. Il est donc judicieux voire indispensable, selon certains membres du conseil, de prioriser la question de l’eau avant toute autre considération. Quoique l’aspect culturel et festif dans la vie des citoyens tant dans l’urbain que le rural, soit aussi nécessaire, rétorquent, en sourdine, bien d’autres intervenants. Par ailleurs, actualité oblige, la rentrée scolaire et universitaire était également au cœur des débats, lors de cette rencontre régionale, sur fond de rapports émis respectivement par les responsables des deux secteurs, en l’occurrence le directeur de l’académie et le président de l’université. Si ce dernier parvient à sortir son épingle du jeu, puisque les remèdes palliatifs s’annoncent applicables et salutaires, dans bien des cas, en dépit du surpeuplement des étudiants et du malaise des enseignants, en ce dépit de saison, le premier était « sévèrement » interpellé par l’assistance, très en colère. « Chez nous à Tinghir, il n’y a pas encore eu de rentrée scolaire ! », tonnait, non sans amertume, Lahcen Aghjdam, gouverneur de cette province du sud-est marocain. D’autres se plaignent aussi des différents déficits, en termes de manque de staff professoral, d’équipements et d’outils pédagogiques, d’inachèvement d’infrastructures scolaires. Dans le même registre, le problème des décomptes des entreprises de bâtiment non déboursés jusqu’à présent, a été également soulevé. Certains se révoltaient encore davantage, à l’image de Said Dor, parlementaire et président de la chambre de commerce, d’industrie et de services d’Agadir qui s’arrachait les cheveux d’entendre que « l’académie serait prête à commencer à payer les entrepreneurs menacés de…prison, dans cette affaire scabreuse (sic)… ». « On ne fait que se payer notre tête ! », clame-t-il, encore lors d’un point presse tenu par les plaignants et leurs partenaires, mercredi dernier, au siège de la CCIS, en présence d’un parterre de représentants des médias régionaux et nationaux. Un échange médiatique auquel nous reviendrons plus tard.
SOURCE WEB Par Saoudi El Amalki albayane
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