FORUM DE PARIS CASABLANCA ROUND CHÔMAGE, L’ENNEMI COMMUN
A PLUS DE 9,9%,
IL REPRÉSENTE UN FACTEUR DE RISQUE POUR LES ÉQUILIBRES
AGIR SUR LA CROISSANCE, LE MARCHÉ DU TRAVAIL ET LA FORMATION
La crise n’est pas finie! Le diagnostic de Christian de Boissieu, économiste et membre de l’Autorité
L’édition 2015 du Forum de Paris-Casablanca round a réuni comme à l’accoutumée de grandes figures du monde politique, universitaire et des affaires marocain et étranger. Pour les experts, notamment Christian de Boissieu (debout), l’ennemi à combattre aujourd’hui est le chômage. L’économiste français est entouré de Miriem Bensalah, présidente de la CGEM, José Piqué, ancien ministre espagnol des Affaires étrangères et Phillipe du Fresnay, professeur et consultant
des marchés financiers (France) lors de l’édition 2015 du Forum de Paris-Casablanca round le 4 février, rejoint celui d’autres experts qui pensent que le monde de demain sera plus volatile. L’événement initié par L’Economiste et le groupe Saga a mobilisé comme les années précédentes de grandes figures du monde politique et des affaires et universitaire marocain mais également étranger. Et l’ensemble des experts est unanime: il faudra être bien outillé pour affronter les hauts et les bas des cycles. «Les pays qui émergeront seront ceux qui auront la capacité de se renouveler à temps», prévient Mohamed Boussaïd, ministre de l’Economie et des Finances. La multiplication des plans sectoriels vise justement à reconfigurer le PIB. La stratégie du Maroc qui consiste à renforcer ses relations économiques avec des pays où la croissance s’est maintenue à des niveaux élevés malgré la crise mondiale y contribue également. C’est nécessaire pour le Royaume pour gagner des points de croissance qu’il n’est pas en mesure de capter pour le moment en raison d’un fort ancrage à la zone euro où la croissance est encore molle.
Pour le Maroc comme pour les économies européennes, l’une des urgences est de retrouver rapidement une croissance robuste pour résorber le chômage. «L’ennemi a changé. Ce n’est plus l’inflation mais le chômage», remarque Christian de Boissieu. Les chiffres publiés par le HCP révèlent un taux de chômage de 9,9% en 2014 dont 14,8% en milieu urbain qui est le véritable baromètre. La situation chez les jeunes est préoccupante. Plus de 20% des 15-24 ans étaient sans emploi (voir article en page 16). En ville, c’est plus d’1 jeune sur 3 qui est au chômage. Pour les finances publiques et le climat social, cela représente un vrai facteur de risques. La réponse au chômage ne peut pas se limiter à la seule quête de points de croissance supplémentaires, notent les experts. Il faudra également s’attaquer à l’efficience du marché du travail. «Il faut imaginer de nouvelles politiques de l’emploi parce que les actuelles s’essoufflent», estime De Boissieu.
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Autant que pour les économies européennes, la résorption du chômage est un défi important pour les pays de la région Mena. Même si le Maroc affiche un meilleur score comparé aux autres pays de la région (hors pays CCG), le chômage reste élevé et constitue un sérieux facteur de risque social
La formation doit être également une préoccupation. «Nous devons inculquer très tôt la notion d’entrepreneuriat à nos jeunes», indique pour sa part Miriem Bensalah, présidente de la CGEM. La qualité des ressources sera un atout de taille pour les entreprises pour affronter les changements que connaît le monde. Pour les spécialistes, ce sera un outil de compétitivité au même titre que l’innovation. «La capacité des entreprises à innover sera cruciale pour l’économie mondiale», relève un spécialiste. Cela revient notamment à s’inscrire dans la «nouvelle économie» qu’incarnent aujourd’hui Google ou encore Uber. Surtout qu’en matière de technologie, les cartes semblent totalement rebattues aujourd’hui. En tout cas, elle n’est plus le monopole des pays développés. «Les pays du Nord ont sous-estimé la vitesse à laquelle certains grands pays émergents pouvaient rejoindre la frontière technologique», remarque De Boissieu. Les pays asiatiques surtout ont flairé le potentiel depuis quelques années déjà. Le numérique pèse par exemple plus de 10% du PIB de la Corée du Sud, soit autant qu’au Royaume-Uni, mais supérieur comparé aux Etats-Unis, selon le cabinet Mc Kinsey&Company.
Pas moins de douze innovations technologiques identifiées par le cabinet pourraient changer la face de l’économie mondiale. Il s’agit notamment de l’internet mobile et des objets, la robotisation des métiers du savoir, le cloud computing ou encore la robotique de pointe. Leur impact économique est évalué au minimum à 16.700 milliards de dollars par an d’ici 2025. Voilà qui devrait susciter des vocations.
8 Février 2015
SOURCE WEB Revue de Presse
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