Fouad Chafiqi Les élèves apprennent très peu de choses à l\'école
Le directeur des curricula au ministère de l’Education nationale commente les derniers chiffres officiels. Un tiers des élèves marocains de deuxième année de primaire ont des lacunes importantes en lecture. La plupart ont du mal à comprendre un texte court.
Les conclusions de quatre rapports, réalisés depuis le début des années 2000, ont été dévoilées mercredi 19 novembre à Rabat par le directeur des curricula du ministère de l’Education nationale Fouad Chafiqi.
Les rapports montrent, chiffres à l’appui, que l’enseignement souffre d’importantes lacunes ; près de la moitié des enseignants du niveau primaire (soit 47%) déclarent que les enseignements dispensés n’apportent aucune valeur ajoutée aux élèves. Constat confirmé par le directeur des curricula.
Contacté par Médias 24, Fouad Chafiqi nous a déclaré : « la principale conclusion est que les élèves apprennent très peu de choses à l’école. »
Et pour cause, le dernier rapport en date, réalisé par une équipe de l’Université Al Akhawayn, traite principalement de la question de la maîtrise des langues. Il se base sur une analyse des programmes du manuel scolaire qui a fait ressortir plusieurs critiques. Si l’apprentissage des langues est conforme aux exigences, sur le plan de l’orientation pédagogique, il fait ressortir de nombreuses failles lorsqu’il s’agit des manuels. Et pour cause, l’un des principaux problèmes dont souffrent les élèves au niveau primaire est celui de la retranscription des mots en langue arabe. « Au niveau du Chakl, par exemple, l’étude révèle que la plupart des élèves écrivent la lettre Noun, lorsque le mot comporte un Tanween, d’où l’importance de simplifier la langue arabe durant les premières années d’enseignement » conclut M. Chafiqi.
Parmi les chiffres révélés lors de la présentation du responsable ministériel, celui de la maîtrise élémentaire de la langue arabe :
-33% des élèves de deuxième année de primaire, et 17% des élèves de troisième année n’arrivent pas à déchiffrer certaines lettres, ou à prononcer des mots simples ou basiques ;
-les deux tiers des élèves de ces mêmes niveaux ont du mal à comprendre un texte court.
Une autre conclusion concerne cette fois-ci les manuels scolaires. Le rapport montre que la police utilisée dans les manuels scolaires n’est pas propice à l’apprentissage. Il en est de même pour certaines illustrations accompagnant les textes. Chose à laquelle le directeur des curricula promet de remédier : « nous allons procéder aux modifications nécessaires lors du prochain appel à candidature pour les éditions de manuels scolaires. »
L’un des chiffres révélés lors de la présentation du ministère de l’Education nationale concerne les écoles communautaires, où se confondent les élèves de niveaux différents, allant de la première à la sixième année primaire. Elles sont au nombre de 25.000 classes sur un total de 130.000. Les enseignants qui y exercent bénéficient d’un quota horaire insuffisant pour gérer des élèves de niveaux multiples. « Les enseignants ne disposent que de 30 heures hebdomadaires pour assurer l’enseignement et le suivi d’enfants de niveaux différents » fait savoir M. Chafiqi.
A cela s’ajoute la carence des enseignants des écoles primaires dans certaines disciplines. « Les enseignants des écoles primaires sont souvent spécialisés dans des domaines autres que celui des langues » constate notre source, avant d’ajouter : « nous avons constaté qu’ils manquent d’outils pour simplifier l’apprentissage de la lecture aux élèves. »
Toutefois, il convient de noter que si l’enquête est conforme sur un plan méthodologique, les résultats du sondage sont à nuancer. M. Chafiqi indique que l’échantillon utilisé pour la dernière étude en date ne peut prétendre être représentatif, de par sa taille, d’une part, et de par le biais que comportaient les questions posées. Mais il est sûr, au final, que l’état actuel du système éducatif nécessite une intervention urgente et radicale sur le plan des curricula.
20 Novembre 2014
SOURCE WEB Par Médias24
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