TSGJB BANNER

Infos région

RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL LE FIASCO DES VILLES NOUVELLES

RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL   LE FIASCO DES VILLES NOUVELLES

ELLES SONT CONÇUES COMME DES LOTISSEMENTS ET NE DISPOSENT D’AUCUN CADRE LÉGISLATIF  ELLES ONT ÉGALEMENT CONTRIBUÉ À L’ÉTALEMENT URBAIN

Aujourd’hui désertée, Tamesna dans la région de Rabat, devait servir de «modèle». Selon le CESE, quatre «villes nouvelles» ont été réalisées sur plus de 5.000 ha avec une enveloppe de plus de 13 milliards de DH, mais le bilan est mitigé

Nos villes sont de plus en plus complexes à gérer. Leur population s’accroît tout autant que les exigences en termes de mobilité, de logement et de services publics. Mais en face, les réponses des autorités et des élus locaux ne suivent pas. Le Conseil économique, social et environnemental s’est arrêté sur ce dossier dans une étude thématique.  Il propose à l’Etat de concevoir une nouvelle vision du développement urbain. Le Conseil estime nécessaire de renforcer les capacités des collectivités locales en les dotant des moyens institutionnels et matériels de gestion performants. Le diagnostic établi par le CESE s’apparente à une mise en garde contre les risques de l’urbanisation sauvage.

Le déficit en matière de logement est estimé à plus d’un million d’unités, soit le tiers du parc actuel. Ce déficit s’explique par le déséquilibre permanent entre l’offre et la demande de logements abordables pour les ménages à faible revenu. Ce qui se traduit par un déplacement de la demande insolvable vers les périphéries urbaines et une partie de l’espace rural.

Selon le Conseil, plus de 30% des constructions réalisées annuellement au niveau urbain se font sur des terrains agricoles périphériques en dehors de toute  planification. Un phénomène d’étalement urbain aggravé par l’émergence de grands projets d’habitat social, lesquels cristalliseraient des foyers d’insécurité et de tensions sociales. Le cas de Casablanca, qui compte des projets comme Errahma et Lahraouiyne, est donné en exemple. «Le mode de vie dans les immeubles et leur gestion au quotidien risquent de poser des problèmes sociaux dans les années à venir. Ce risque est d’autant plus élevé que les populations qui habitent dans ces quartiers sont de condition modeste et se caractérisent par un taux de chômage élevé chez les jeunes», poursuit le rapport.

Les villes nouvelles qui devaient constituer une solution à l’étalement urbain sont un fiasco. Au lieu d’aider à la maîtrise de l’extension des villes, elles ont contribué à la prolifération des quartiers périurbains. Le tout aggravé par la généralisation des dérogations aux règlements d’urbanisme.  Quatre «villes nouvelles» ont été réalisées sur plus de 5.000 ha pour une population estimée à 1,15 million d’habitants avec une enveloppe de plus de 13 milliards de DH. Mais les résultats sont jugés mitigés puisque ces villes sont conçues comme des lotissements en ce sens qu’elles ne disposent d’aucun cadre législatif et institutionnel leur permettant d’être un lieu de convergence des politiques publiques. Et comme la construction aux abords de ces villes nouvelles n’est pas interdite, des promoteurs privés construisent de grands projets d’habitat social à leurs abords. «Les promoteurs privés bénéficient sans bourse déliée des équipements hors site réalisés essentiellement pour la ville nouvelle. Ils gagnent sur le hors site et détournent une partie de la demande de logement social destinée à la ville nouvelle et accentuent l’étalement urbain», souligne le rapport. Un constat qui risque de faire des mécontents!

SOURCE WEB Par K. M. L’ECONOMISTE

Tags : Les villes nouvelles qui devaient constituer une solution à l’étalement urbain sont un fiasco -Nos villes sont de plus en plus complexes à gérer -Aujourd’hui désertée, Tamesna dans la région de Rabat, devait servir de «modèle»- Selon le CESE, quatre «villes nouvelles» ont été réalisées sur plus de 5.000 ha avec une enveloppe de plus de 13 milliards de DH- Le CESE Propose de concevoir une nouvelle vision du développement urbain- Le diagnostic établi par le CESE s’apparente à une mise en garde contre les risques de l’urbanisation sauvage-Le déficit en matière de logement est estimé à plus d’un million d’unités, soit le tiers du parc actuel et s’explique par le déséquilibre permanent entre l’offre et la demande de logements abordables pour les ménages à faible revenu- déplacement de la demande insolvable vers les périphéries urbaines et une partie de l’espace rural- plus de 30% des constructions réalisées annuellement au niveau urbain se font sur des terrains agricoles périphériques en dehors de toute  planification-Le cas de Casablanca, qui compte des projets comme Errahma et Lahraouiyne, est donné en exemple. «Le mode de vie dans les immeubles et leur gestion au quotidien risquent de poser des problèmes sociaux dans les années à venir. Ce risque est d’autant plus élevé que les populations qui habitent dans ces quartiers sont de condition modeste et se caractérisent par un taux de chômage élevé chez les jeunes-Les promoteurs privés bénéficient sans bourse déliée des équipements hors site réalisés essentiellement pour la ville nouvelle. Ils gagnent sur le hors site et détournent une partie de la demande de logement social destinée à la ville nouvelle et accentuent l’étalement urbain-