DÉFICIT HYDRIQUE LE SPECTRE DE LA SOIF POINTE CET ÉTÉ LE TENSIFT, LE SOUSS-MASSA-DRÂA ET LE ZIZ LES PLUS MENACÉS
UN PLAN D’URGENCE DÉPLOYÉ
6,25 MILLIARDS DE DIRHAMS ENGAGÉS DANS L’AMÉLIORATION DES RÉSEAUX DE DISTRIBUTION
La soif guette certaines régions. Et dès cet été. Les plus exposées sont Zagora, Youssoufia, des communes du côté de Safi, Assa, Tafraout, Aït Baha. Mais la ministre déléguée chargée de l’Eau, Charafat Afilal, se veut rassurante: «Nous avons pris des mesures urgentes pour atténuer l’impact des perturbations». Approvisionnement par camion-citerne, accélération de la mise en place de canaux d’adduction, un système de rationalisation de l’irrigation en fonction du stock disponible; tout un dispositif est déployé. Au niveau de Souss-Massa-Drâa par exemple, une opération de recharge des nappes à partir du barrage de Oued Addahab vient d’être effectuée. Faute d’équipements, on a dû procéder par lâchers d’eau de barrage.
Le phénomène de pénurie d’eau dans certaines régions n’est pas nouveau. Il est même devenu récurrent en raison des changements climatiques et aussi à cause des retards dans certains investissements d’envergure. Au niveau de la région d’Agadir par exemple, l’appel à manifestation d’intérêt pour le dessalement de l’eau de mer date de 2007. Or le contrat avec l’espagnol Abengoa Water et Infra Maroc, un fonds d’investissement de la CDG, n’a été signé qu’en juin dernier. Quant au projet de transfert d’eau des zones excédentaires vers les zones déficitaires il est toujours à l’étude.
Sur la période allant de septembre 2013 à fin juin 2014, l’état des lieux dressé par le département de l’Eau sur les ressources en eau est préoccupant.
Tensift, Souss Massa, Ziz Rhéris et Drâa connaissent des
déficits importants. Les barrages qui alimentent ces zones affichent aussi
les niveaux de remplissage les plus bas: 16% au niveau du bassin de
Ziz Rhéris, 30% à Tensift et Souss-Massa et 18% du côté de Drâa. Sans
oublier le niveau d’envasement que connaissent ces réserves de surcoûts
confrontées à une faible pluviométrie.
Le Maroc connaît une succession de
périodes pluvieuses et de périodes de sécheresses. Les prévisions
réalisées jusque-là montrent que les précipitations connaîtront une diminution
pouvant atteindre 10 à 15% dès les années 2020, 15 à 25% pour les années 2050
et 25 à 40% pour les années 2080.
Le potentiel des ressources en eau naturelles est aujourd’hui estimé à près de 700 m3/hab/an. Un niveau inférieur au seuil de 1.000 m3/hab/an, au-dessous duquel des pénuries et les crises de l’eau apparaissent.
En parallèle, la demande est sur un trend haussier : de 14,5 milliards de m3 en 2010 elle serait à 25,5 milliards de m3 à l’horizon 2030.
Pour faire face à cette situation, toute une stratégie est déployée. Elle tourne autour de plusieurs axes dont la gestion de la demande. Celle-ci comprend notamment un programme de conversion massive à l’irrigation localisée. Le Plan national d’économie d’eau d’irrigation (PNEEI), qui sera réalisé sur une période de 20 ans, porte sur la conversion à l’irrigation localisée d’une superficie de 920.790 ha. Ce qui représente environ 10% de la surface agricole utile. A terme, ce programme permettra de réduire la demande en eau du secteur agricole de 2,3 milliards de m3/an. De même l’amélioration des réseaux de distribution d’eau potable d’au moins 10 points pour atteindre 80% au niveau national d’ici 2020 permettra de réduire à terme la demande en milieu urbain de plus de 120 millions de m3/an. Le coût de ce dernier programme est évalué à 6,25 milliards de dirhams sur la période 2011-2020.
Taux d’assainissement
La détérioration de la qualité des ressources en eau est attribuée à plusieurs causes. C’est d’abord la surexploitation de la nappe phréatique et le gaspillage des eaux des barrages via des systèmes archaïques d’irrigation. Vient ensuite le retard dans le domaine de l’assainissement et de l’épuration des eaux usées (voir aussi notre édition n°4322 du 18-19 et 20 juillet). Dans l’assainissement, le taux de raccordement global au réseau est estimé à près de 73% avec 40% seulement en milieu rural. Quant au traitement des eaux usées, il ne concerne que 28% des rejets. Aujourd’hui, 54% des eaux épurées sont destinées à l’arrosage des golfs, 21% à des fins agricoles et 31% à l’usage industriel.
22 Juillet 2014
SOURCE WEB Par K. M. L’ECONOMISTE
Tags : La soif guette certaines régions- Les régions les plus exposées au manque d’eau sont Zagora, Youssoufia, des communes du côté de Safi, Assa, Tafraout, Aït Baha- la ministre déléguée chargée de l’Eau, Charafat Afilal, se veut rassurante-Au niveau de la région d’Agadir par exemple, l’appel à manifestation d’intérêt pour le dessalement de l’eau de mer date de 2007, or le contrat avec l’espagnol Abengoa Water et Infra Maroc, un fonds d’investissement de la CDG, n’a été signé qu’en juin dernier- Quant au projet de transfert d’eau des zones excédentaires vers les zones déficitaires il est toujours à l’étude- Le Maroc connaît une succession de périodes pluvieuses et de périodes de sécheresses. Les prévisions réalisées jusque-là montrent que les précipitations connaîtront une diminution pouvant atteindre 10 à 15% dès les années 2020, 15 à 25% pour les années 2050 et 25 à 40% pour les années 2080- la demande est sur un trend haussier, de 14,5 milliards de m3 en 2010 elle serait à 25,5 milliards de m3 à l’horizon 2030- Le Plan national d’économie d’eau d’irrigation (PNEEI), qui sera réalisé sur une période de 20 ans, porte sur la conversion à l’irrigation localisée d’une superficie de 920.790 ha- Quant au traitement des eaux usées, il ne concerne que 28% des rejets. Aujourd’hui, 54% des eaux épurées sont destinées à l’arrosage des golfs, 21% à des fins agricoles et 31% à l’usage industriel-