Transport touristique, un secteur défaillant
Le secteur du transport au Maroc semble offrir des perspectives de croissance peu prometteuses. Le faible taux de remplissage, le niveau des recettes actuelles insuffisant et le taux d’endettement élevé du secteur, sont autant d’éléments qui impactent négativement la rentabilité des entreprises qui opèrent dans le secteur du transport touristique à destination des voyageurs. Les chiffres le prouvent. Selon les analystes d’Infosrisk, la rentabilité nette réalisée par ces entreprises est ressortie négative sur les trois dernières années. Cette dernière a subi une très forte dégradation sur la même période pour au final s’établir à -26% en 2011 alors qu’elle était à -0,9% en 2009. La rentabilité du secteur a subi une dégradation de 16 points entre 2010 et 2011
Des charges conséquentes
Cette situation s’explique d’abord par le recul qu’a connu l’activité des opérateurs du secteur depuis 2009. Alors que le chiffre d’affaires de l’ensemble du secteur se situait à 1,4 MMDH au terme de la même année, il est passé à 1 MMDH en 2011, soit une baisse moyenne annuelle de -9,5%. Et pour cause, le transport routier a mauvaise presse, avec à l’origine, la mauvaise qualité des prestations de ce mode de transport et les risques d’accidents. «Une crise de confiance s’est installée au niveau des voyageurs. Ces derniers sont de plus en plus réticents par rapport à l’utilisation des transports routiers, à cause notamment de la vétusté des véhicules et de l’augmentation des accidents de la route. Cette situation s’est traduite par une perte de la clientèle et en conséquence, de revenus au profit d’autre types de transports principalement le ferroviaire. L’ONCF a déployé ces dernières années une stratégie concurrente au transport routier basée sur la qualité du service et la sécurité, deux facteurs de motivation pour le voyageur», nous explique Abderrahim Chennaoui, secrétaire général de la Fédération générale de transport par routes et aux ports (FGTRP). Un autre facteur entrave la rentabilité des opérateurs du secteur. Il s’agit de l’importance des charges d’exploitation. D’ailleurs, la situation de la marge opérationnelle du secteur le montre. Cette dernière est également déficitaire depuis quelques années. En 2011, elle s’est établi à -2% en 2011. «Cette situation est tout à fait logique», souligne Abderrahim Chennaoui avant de poursuivre, «alors que les revenus de ces entreprises sont en continuelle baisse, leurs charges n’ont pas bougé. D’autant que ces dernières sont conséquentes». En effet, le transport routier est régi par la loi n°16-99 modifiant et complétant le dahir du 12 novembre 1963, laquelle stipule que le transport routier de voyageurs est assujetti à un système d’autorisations ou d’agréments. La détention de cet agrément engage des charges importantes. «Les frais de location peuvent aller jusqu’à 35.000 dirhams par mois, impactant de plein fouet le résultat d’exploitation des opérateurs», précise Chennaoui. À cela il faut ajouter les charges de personnel, de gasoil, d’infrastructures routières et pour les autocars la redevance des transits par les gares qui est généralement de 20 dirhams par passage. À noter qu’entre 2010 et 2011, les entreprises du secteur ont fait de gros efforts sur la gestion de leurs charges d’exploitation. En effet, en dépit de la baisse de 24% du chiffre d’affaires durant cette période, les entreprises de transport touristique ont réussi à réduire de manière drastique le déficit de leur marge opérationnelle, qui passe de -10,5% en 2010 à -2% en 2011.
Publié le lundi 13 mai 2013 10:10
SOURCE WEB Par Salima Marzak Les Eco Maroc
Tags : secteur du transport touristique- L’ONCF- qualité du service et la sécurité- Fédération générale de transport par routes et aux ports (FGTRP)- le transport routier est régi par la loi n°16-99-