Le Maroc mise sur les énergies renouvelables
Par Charles Gautier
06/05/2010 | Mise à jour : 09:15 Réagir
Le roi Mohammed VI en mars 2008. Le royaume va investir 10 milliards d'euros d'ici à dix ans, afin de moins dépendre des importations de pétrole.
Le choix de la ville de Rabat pour célébrer la quarantième Journée de la Terre, voici un peu plus d'une semaine, ne devait rien au hasard. Depuis plusieurs années, le Maroc s'efforce en effet de concilier son besoin de croissance économique, consommatrice d'énergies, et son souhait de privilégier le développement durable. Sous l'impulsion de Mohammed VI, le royaume met l'accent sur les énergies renouvelables. Il cherche ainsi à limiter sa dépendance aux importations de pétrole. «Le Maroc va devoir financer 13,4 milliards d'euros pour renforcer ses capacités de production d'électricité, dont près de 10 milliards seront consacrés aux seules énergies renouvelables», explique Abderrahim el-Hafidi, directeur de l'Électricité et des Énergies renouvelables du Maroc. Ce programme ambitieux, qui vient d'être annoncé, s'étalera sur dix ans. Un gigantesque projet d'énergie solaire capable de produire 2 000 mégawatts coûtera à lui seul environ 7 milliards d'euros. Ouarzazate sera le premier des cinq sites solaires à entrer en fonction, dès 2015. 95% de l'énergie importé
Le Maroc va également entreprendre un programme éolien de 1 500 mégawatts, pour un investissement de 1,5 milliard d'euros. Les experts estiment le potentiel de l'éolien dans le pays à 25 000 mégawatts. Le vent pourrait donc contribuer presque autant que le soleil à la fourniture d'énergie au Maroc. Grâce à cette stratégie, le royaume espère pouvoir couvrir, à l'horizon 2020, 42% de ses besoins grâce aux énergies renouvelables, alors qu'il importe aujourd'hui 95% de ses besoins. Le pétrole représente à lui seul encore 61% de la consommation énergétique, même si ce chiffre recule d'année en année. La politique d'économie engagée en 2007 porte ses premiers fruits. L'an dernier, la facture énergétique est ainsi tombée à 54 milliards de dirhams (4,86 milliards d'euros), contre 70 milliards un an plus tôt. La baisse du cours du baril de pétrole et la chute de la consommation liée à la crise économique ont certes également contribué à cette amélioration.«Mais notre plan national d'actions prioritaires a assurément joué un rôle important, même s'il est encore difficile de quantifier son impact», explique Abderrahim el-Hafidi. Pour réduire ses dépenses, le Maroc est passé à l'heure d'été l'an dernier. En avançant d'une heure, le pays espère réaliser une économie d'énergie équivalente à celle d'une ville comme Meknès. Au Maroc aussi les petits oueds, font les grandes rivières…
SOURCE :LE FIGARO