Environnement Une initiative pour diminuer l’utilisation des sacs en plastique
● Le ministère de l’Environnement a lancé un programme pilote de production et d’utilisation du sac écologique en toile.
● Les associations locales auront un rôle de sensibilisation.
Chaque sac en plastique met 400 ans à disparaître.
Les associations de Casablanca se mettent au vert. Suite à un programme pilote de production et d’utilisation du sac écologique en toile, le réseau des associations de Casablanca pour l’Environnement et le développement durable, Casa Environnement, a parrainé près de 30 associations de l’ensemble du Grand Casablanca, dont Mohammedia et Dar Bouaazza, afin de participer à ce projet. «C’est une excellente initiative qu’on attend depuis longtemps, explique Saïd Sebti, président de Casa Environnement. On dit qu’il ne faut pas utiliser le plastique, mais il faut descendre sur le terrain et faire un travail concret». Cet acteur associatif qui tient à cœur l’amélioration de l’environnement de la métropole confirme que son réseau n’engage que les associations très actives : «On présente un dossier groupé afin de contrôler tous les dossiers.
On tient vraiment à ce que ce projet réussisse». Lancé dans plusieurs villes du Royaume par le ministère de l’Énergie des mines, de l’eau et de l’Environnement, ledit projet vise à mettre fin aux effets négatifs de l’utilisation des sacs en plastique. Pour ce faire, il se fera en deux phases. La première consiste à subventionner des coopératives de couture pour fabriquer des sacs en toile. Le rôle des associations locales vient ensuite, en deuxième tranche, pour sensibiliser les citoyens aux bienfaits des sacs en toile. «Les associations mèneront des campagnes de sensibilisation pour inciter les familles casablancaises à utiliser de moins en moins les sacs en plastique. Nous allons être fournis par les sacs et documents, en contrepartie on va expliquer à la population locale pourquoi il faut utiliser un sac en toile», explique Saïd Sebti.
Casa Environnement s’engage à assurer un contrôle et un suivi permanents pour l’application des projets acceptés. Il convient de rappeler que ce projet est actuellement en phase de dépôt de candidatures. Son application pourrait commencer en 2013.
Pour Casa Environnement, l’important est de lancer une telle initiative à même de minimiser les dangers des sacs en plastique. Ces derniers représentent un risque majeur pour l’environnement et la santé. Constitués de polyéthylène, qui est produit à partir des déchets du pétrole, leur temps de biodégradabilité est de plusieurs siècles : le sol met 400 ans selon les experts à les éliminer.
Chaque année, des milliers d’oiseaux et de mammifères marins sont tués par étouffement ou par strangulation par ces objets en plastique. Des statistiques internationales indiquent qu’en une année, on jette 13 milliards de sacs plastiques et l’on dénombre environ 200 000 tonnes de sacs en plastique qui défigurent les paysages, polluent l’air, les sols et l’eau.
Chaque année, 671 millions de kilos de plastiques sont produits dans le monde et dans chaque km² d’océan flottent plus de 18 000 bouts de plastiques. En plus de la pollution visuelle, il est prouvé que les sacs en plastique provoquent une modification des écosystèmes meiobenthiques littoraux (faune interstitielle de petite taille, quelques millimètres) en empêchant la pénétration de la lumière dans l’eau, donc le développement des organismes photosynthétiques végétaux nécessaires à l’alimentation des animaux herbivores.
Par ailleurs, ils représentent un danger pour les grands organismes marins (tortues, cétacés, thons...) en provoquant leur étouffement ou étranglement. Immergé, chaque sac met 400 ans à disparaître. C’est le même temps qu’il faut à un mètre carré de posidonie, fleur aquatique, clé de voûte de l’écosystème marin, pour se régénérer.
Autres dangers
Lors de l’incinération des ordures ménagères, les sacs à usage unique sont mélangés aux fermentescibles (résidus alimentaires), et servent de carburant pour entretenir la combustion. L’utilisation des sacs à usage unique encourage donc la filière incinération en fournissant un comburant facile d’accès (coût, source…). Or, l’incinération des fermentescibles émet des dioxines cancérigènes. La suppression des sacs à usage unique et le développement de la filière compost permettraient de pallier ces risques sanitaires.
Publié le : 19 Décembre 2012 –
SOURCE WEB Par Nadia Ouiddar LE MATIN