Marrakech la destination favorite des Marocains
Les croisières séduisent aussi de plus en plus
La Turquie cartonne encore et toujours!
L’Asie et Dubaï se font une place sur le marché
La ville ocre et le Nord continuent d’attirer la majorité des touristes nationaux. Marrakech séduit surtout pour les courts séjours. Tandis que l’offre balnéaire du Nord attire les familles
Une saison estivale mi-figue mi-raisin, c’est ce qui ressort du témoignage des voyagistes. Du côté des hôteliers, la saison a été plutôt «catastrophique». Pas évident d’avoir des vacances coupées en deux, avec un mois de ramadan qui tombe en août (entre le 20 juillet et le 20 août), le mois où la majorité des Marocains préfèrent voyager. L’on espère néanmoins se rattraper sur la prochaine saison. «L’année prochaine le ramadan est prévu pour le 10 août, nous aurons au moins un mois de juillet entier pour travailler», relève Omar Sabri, secrétaire général de la Fédération nationale des agences de voyages (FNAV).
Néanmoins, les Marocains ont malgré tout voyagé cet été, notamment durant les 10 premiers jours de septembre. Et la majorité a préféré rester au Maroc. «Sur la période juin, juillet et août, 60% des réservations ont été réalisées au Maroc», confirme le site de Jevoyage.ma, qui a enregistré près de 4.000 voyageurs sur les trois derniers mois. Et c’est Marrakech qui vient en tête des destinations favorites, selon la Fnav. Du côté de Jevoyage.ma, la ville ocre s’est accaparée 37% des demandes pour détrôner toutes les autres villes, notamment pour des séjours de courte durée. Il faut dire que cette année les hôtels marrakchis ont proposé des tarifs plutôt alléchants avec des gratuités pour enfants de moins de 12 ans.
Viennent ensuite les destinations balnéaires, prisées surtout par les familles nombreuses, telles que Agadir, les villes du Nord (Tanger, Tétouan, Mdiq, etc.) et Saïdia. Durant la dernière semaine d’août et la première semaine de septembre, le Nord a été littéralement pris d’assaut par les estivants.
A l’international la Turquie, toujours à la mode, continue de séduire. De même que l’Espagne, et plus particulièrement les Iles Canaries et Costa Del Sol.
L’Asie aussi commence à grignoter des parts de marché. La Thaïlande, Singapour, le Vietnam et même la Chine, l’Inde et les Maldives sont de plus en plus demandés. «Nous avons aussi noté une hausse de la demande pour Dubaï qui offre des tarifs attractifs durant l’été», révèle Sabri. Avec ses températures infernales, l’Emirat n’hésite pas à faire des concessions sur ses tarifs.
Les croisières aussi font de plus en plus d’adeptes. Trois destinations sont généralement proposées. Une première au départ de Barcelone et faisant le tour des côtes italiennes sur une semaine. Une deuxième au départ de Venise et faisant le tour des îles grecques. Et enfin, une croisière proposant le tour de la Méditerranée pendant 13 jours. Les prix pour une semaine et en pension complète démarrent à 7.000 DH. Seul hic, il faut prendre l’avion jusqu’à Barcelone, Venise ou Rome pour commencer le périple. Ce qui génère un surcoût d’environ 3.500 DH. Il faut donc compter en moyenne 12.000 DH par personne. Un tarif qui reste intéressant par rapport aux offres hôtelières.
La culture des voyages s’installe de plus en plus dans les comportements des ménages qui optent le plus souvent pour des déplacements en famille. Toutefois, les tarifs proposés continuent de décourager une bonne partie d’entre eux. Actuellement, ils représentent près de 28% des nuitées enregistrées dans les hôtels. Mais le potentiel est encore mal exploité. Le programme Kounouz Biladi dans sa version «corrigée» lancée en juin dernier ambitionnait de rectifier le tir. Mais il a encore une fois raté son objectif. Les professionnels planchent aujourd’hui sur une nouvelle stratégie pour le tourisme national. Pourvu qu’ils trouvent la bonne formule!
Les dealers dans le collimateur des voyagistes
Nous vous l’annoncions il y a quelques semaines, les agences de voyages sont furax contre les sites de deal proposant des offres touristiques. Selon les agences, les dealers sont dans l’illégalité puisqu’ils ne disposent pas de l’agrément nécessaire à tout opérateur offrant des produits touristiques. La Fédération nationale des agences de voyages (FNAV) a même commencé à répertorier les sites et à mener sa petite enquête, n’excluant pas de procéder à des poursuites judiciaires le cas échéant. «Depuis, nous avons été contactés par plusieurs sites qui nous ont assuré qu’ils ignoraient la loi. Certains régulariseront leur situation en devenant opérateurs de voyages, tandis que d’autres chercheront des partenariats avec des agences», précise Omar Sabri, secrétaire général de la Fnav. La Fédération préfère donc tempérer le temps que les dealers s’organisent. Même si certains campent sur leur position, se considérant comme de simples vitrines pour les offres des hôtels.
SOURCE WEB Par Ahlam NAZIH L’Economiste