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5 ans de l’INDH

5 ans de l’INDH

Les couacs de la phase-pilote

Convergence, gouvernance, ciblage… les défis à relever

Importants déficits de moyens humains et logistiques 

La phase II de l’INDH est très attendue sur le commerce ambulant. Elle pourra attirer les marchands vers le formel et apporter des éléments de réponse dans le contexte actuel caractérisé par l’anarchie. Ici, l’exemple d’équipement de marchands d’escargots à Casablanca par des chariots galvanisés. On dirait des vendeurs de glaces! 

5 ans après le lancement de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), l’heure est au bilan. Une enquête de perception a été menée sur la période 2005-2010. Objectif: relever les défaillances certes, mais dégager aussi les tendances majeures de changement et impacts qualitatifs des projets INDH sur les acteurs et bénéficiaires.
Lancée de mai à juin 2010, l’enquête a touché plus de 7.000 personnes. Elle a porté sur 1.487 projets répartis à travers 83 provinces et 846 communes et quartiers. Selon ses concepteurs, «l’enquête vient surtout soulever des questionnements profonds quant au degré d’implication des différents acteurs dans les projets, à leur capacité d’être autonomes et conscients du devenir des projets». L’enjeu étant d’acquérir les compétences sociales nécessaires afin de créer une dynamique locale. Un nouveau mode d’organisation et de management territorial en expérimentation et qui véhicule tout un changement dans les méthodes de travail, et développe une démocratie de proximité à l’échelle locale et nationale.
Société civile, élus locaux, agents d’autorité, population cible, porteurs de projets… sont autant d’acteurs et de maillons forts de la chaîne de valeurs du développement humain.
Enquêtés au nombre de 1.564, les porteurs de projets se disent conscients de l’impact de l’INDH. Ils témoignent d’une nette amélioration de leurs conditions de vie, d’une ouverture sur le monde extérieur, de leur capacité à entreprendre, et surtout la dépréciation de soi qui s’estompe au fur et à mesure de la participation aux projets…

En revanche, 60% de l’échantillon n’ont pas reçu de formation lors de la création ou la mise en œuvre de projet. Par ailleurs, quelque 23% n’ont pas bénéficié d’accompagnement lors du montage du projet. Auprès des chefs de la Division de l’action sociale (DAS), certes l’INDH est perçue comme un levier de développement humain. Mais il n’en demeure pas moins que de nombreuses difficultés sont rencontrées. Parmi ces obstacles, figure la faible implication de certains partenaires comme les élus ou les conseillers communaux dans la mise en œuvre des projets. Par ailleurs, nombreux sont les responsables de la DAS qui dénoncent «le manque de moyens en termes de ressources humaines qualifiées et de logistique»

Près de la moitié des répondants (44%) estiment qu’il faudrait «alléger les procédures financières et en modifier certaines». Ils proposent également d’augmenter l’enveloppe budgétaire des activités génératrices de revenus (AGR) et surtout renforcer les critères de représentativité des femmes et des jeunes dans les organes de gouvernance. Les AGR proposent d’examiner des possibilités de commercialisation de leurs produits.
Le principe de ciblage adopté est aussi vivement critiqué. En fait, il y a des divergences d’approche. D’aucuns estiment qu’il ne faut pas tenir compte seulement «du seuil de pauvreté et de vulnérabilité. Plusieurs autres paramètres devraient être pris en compte». D’autres pensent qu’il est «primordial de cibler d’abord les zones de pauvreté et d’en actualiser la cartographie».
Parmi les pistes d’améliorations, les chefs de la DAS recommandent «de développer encore plus la convergence entre les différents acteurs ainsi que les partenariats». Ils insistent sur la qualification des ressources humaines et le réel engagement des partenaires pour assurer plus d’efficacité en termes de suivi, d’évaluation et de montage de projets. Sur le registre de la gouvernance, 1.270 membres ont été sondés. Ils témoignent d’une difficulté dans la perception de la convergence. Les membres des organes de gouvernance souhaitent renforcer davantage les capacités des comités. Les équipes d’animation de communes (EAC) et de quartiers (EAQ), appelés organes d’appui, se plaignent de l’insuffisance de moyens logistiques, du déficit d’appui des acteurs locaux et expriment une forte demande en formations et renforcement des capacités au profit des associations et porteurs de projets.

Maillons faibles

LES maillons faibles de l’Initiative de développement humain auront été la convergence et la gouvernance. En effet, des critiques récurrentes reviennent sur le déficit ou le peu de synergies entre les programmes, les établissements publics, les collectivités locales, les acteurs, associations et élus. Quant à la gouvernance, elle a montré ses limites dans les critères de choix et de sélection des membres des comités ainsi que le suivi régulier des différents programmes. Les critères d’éligibilité des associations bénéficiant des projets INDH ne font pas non plus l’unanimité.

Source : WEB  Par  Amin RBOUB  L’Economiste