Consulting L’agriculture crée ses agréments
Un projet de loi est dans le circuit
Objectif: offrir un encadrement de qualité et de proximité aux agriculteurs
Un avant-projet de loi réglementant la fonction de conseiller en agriculture vient d’atterrir au secrétariat général du gouvernement. L’idée est de mettre en place un corps professionnel de conseillers en agriculture. Disponible au niveau de toutes les régions agricoles, le conseiller agricole sera amené à assister, dans un cadre contractuel, l’agriculteur dans les divers exercices liés à son activité.
Le projet comprend 14 articles et fixe les conditions, les missions et les
domaines d’intervention des conseillers. Ceux-ci pourront, entre autres, assister
l’agriculteur dans la maîtrise des techniques de production agricole. Ils
devront apporter leur conseil pour toute question relevant des sciences et
techniques de production végétale et animale. En outre, le consultant pourra
assister les nouvelles entreprises à développer leur activité et ce, à travers
«des diagnostics, des analyses du fonctionnement de l’exploitation agricole et
la mise en place d’un modèle de développement adéquat». De surcroît, il devrait
apporter des conseils en matière d’élaboration et d’exécution de projets de
développement. Son expertise pourra être dispensée sous forme de formation,
d’information ou d’accompagnement. Il peut même être amené à réaliser des
études technico-économiques pour renforcer la production et valoriser les produits
agricoles.
Toutefois, l’exercice du conseil en agriculture sera soumis à une autorisation
de la future commission nationale du conseil en agriculture. Celle-ci ne pourra
accorder l’autorisation qu’à des personnes titulaires d’un diplôme régissant les
«sciences et techniques de production végétale et animale et la gestion des
exploitations agricoles». Il devrait en outre justifier d’une expérience de
terrain reconnue par les organisations professionnelles, les services
compétents de l’administration ou une chambre professionnelle. Force est de
constater que pour l’instant le texte manque encore de détails en ce sens.
Selon le ministère, cette loi intervient dans un contexte de «restrictions
budgétaires, d’essoufflement des structures d’encadrement au ministère et
d’insuffisance des ressources humaines». Autrement dit, les services publics
oeuvrant pour le développement agricole et rural ne peuvent plus encadrer et
accompagner les agriculteurs qui ont aujourd’hui besoin d’un encadrement de
proximité et de meilleure qualité.
Cette réforme permettra aussi de dynamiser le secteur agricole et améliorer ses
résultats, d’encourager l’organisation des filières de production et de
développer les opportunités d’emploi pour les lauréats des établissements de formation
agricole.
Responsabilités
Au-delà de sa fonction de consultant, le conseiller agricole devrait jouer un
rôle de surveillant. L’article 12 du projet de loi précise que «les conseillers
en agriculture sont tenus d’informer les services du ministère des parasites et
maladies constatées lors de leurs interventions et dont la propagation peut
endommager la production agricole».
Si le conseiller en agriculture s’avère être lui-même responsable de faute
professionnelle causant un dommage à l’activité agricole, des poursuites
judiciaires peuvent être entamées, une suspension ou un retrait définitif de
l’autorisation d’exercer peuvent aussi être actionnés.
Source : WEB par Ayoub NAÏM L’Economiste