Nouvelle source de revenus à Tata
Le tourisme oasien a le vent en poupe. Son apport au développement local est prometteur. A Tata, les agents de développement en sont conscients. La population commence à l'adopter en tant que secteur productif.
Objectifs : l'ériger en locomotive et diversifier leurs sources de revenus.
Mais bien avant l'évaluation des premiers résultats, l'heure est à la mise à niveau. Des programmes sont désormais mis en place. Leurs desseins stratégiques visent à pallier les insuffisances hydriques, et partant le déficit des revenus agricoles et surtout dattiers. La vie dans un système oasien en dépend largement.
Il faut rappeler que cette petite ville, située à 170 km à l'est d'Agadir, fait partie de ces oasis qui pâtissent sous les effets combinés de la sécheresse et des mutations socio-économiques. L'année agricole en cours est certes généreuse, mais l'on ne peut compter sur l'exceptionnel, dit-on parmi la population. Depuis le début des années 8O, les petites gens qui s'adonnaient à l'agriculture vivrière souffrent de graves déficits hydriques. D'où la recherche d'activités complémentaires, sinon alternatives dans certains cas.
Autrement, les oasis vont perdre leurs forces dynamiques : les habitants. Et l'exode gagnera du terrain.
En outre, et à l'instar de beaucoup d'autres oasis du sud marocain, Tata souffre du phénomène de la désertification. Ceci entraîne une dégradation sans précédant des agro-systèmes oasiens. L'état des lieux est certes désolant, mais d'inlassables efforts se conjuguent pour que cette situation s'améliore un jour.
Dans le cas de Tata, l'espoir et la volonté sont nécessaires, mais insuffisants. Il a donc fallu l'élaboration d'un programme de développement intégré. Il s'agit du Programme de Sauvegarde et de Valorisation des Oasis du Sud
(POS). Une sorte de carrefour où interagissent plusieurs efforts et volontés : départements officiels, instances civiles et d'organismes internationaux.
Mais, ce sont surtout l'administration marocaine, le PNUD et les communes locales qui en font une feuille de route.
L'on veut ainsi rendre à ces oasis le rôle social, écologique et économique majeur qu'elles jouaient autrefois, en tant que modèle de développement durable. Là, plusieurs experts conseillent l'adoption des pratiques ancestrales, notamment celles économes des ressources hydriques, mais aussi celles fondées sur le partage et la solidarité.
Mis en œuvre depuis juin 2006, ce projet qui s'étale jusqu'en 2011 se veut un programme de développement durable des oasis ambitieux et prometteurs. Le processus repose sur des actions de développement intégré et multidimensionnel.
L'on emprunte ainsi deux pistes. Le secteur agricole d'une part, et l'axe éco-touristique de l'autre. Et encore, les deux
vecteurs doivent être complémentaires. Les beaux vergers, les belles palmeraies et les richesses phoenicicoles redonneront espoir à ce genre d'endroits. Mais animeront aussi l'espace par des actions pratiques. Les premières étapes se rapportent ainsi à une valorisation du produit local, ainsi que sa promotion. C'est dans ce cadre que le POS a élaboré une stratégie et un plan d'actions pour le développement d'un tourisme oasien et du désert durable. La première action réalisée dans ce contexte reste la mise en place d'un réseau de produits touristiques originaux et de qualité.
Valoriser les sites touristiques existant à Tata constitue l'entame du projet. Une politique de promotion devrait accompagner tous ces efforts. Le label originalité et solidarité semble apte à vendre un arrière pays qui sort des sentiers battus touristiques. Les passionnés du désert et les défenseurs d'un tourisme écologique n'en seront que ravis. Pour en arriver là, le POS s'est d'abord attaqué à la capacité d'accueil. Plusieurs établissements d'hébergement sont consolidés et/ou créés, des circuits et produits touristiques montés et développés et un programme de signalétique mis en place. Tous ces efforts doivent déboucher sur la promotion et l'appui à la commercialisation de la destination. Pour ce qui est du montage des circuits touristiques, deux démarches à suivre. Il s'agit de forfaits touristiques en boucle ou en plaque tournante aux alentours des oasis ciblées et leur environnement. Mais aussi des connexions avec les oasis à haut potentiel touristique de la province de Tata à savoir celles de Laayoune, Akka, Tissint, Foum EL Hisn et Foum
Zguid. Le déséquilibre éco-oasien est imputé aussi bien à des facteurs naturels qu'humains. D'où les actions devant répondre à la croissance permanente des besoins. Le POS dispose pour cela de trois actions dynamiques complémentaires : conserver, produire et valoriser.
Supervisé par l'Agence du Sud, ce genre de projets nécessite un accompagnement permanent sur le terrain. Seul le degré d'impact détermine l'implication et la confiance de ces petites gens en ce genre de projets.
SOURCE : Aujourd’hui le Maroc