Orientation professionnelle
Les grandes lignes de la réforme
Publié le : 21.02.2011 | 16h36
Le ministère de l'Éducation prévoit le recrutement de 1.000 cadres de l'orientation d'ici à 2012, la création de nouveaux espaces d'orientation et la diversification des prestations.
Une bonne orientation professionnelle est le meilleur moyen pour garantir une bonne carrière. C'est le message principal que les organisateurs du séminaire «Amélioration de l'employabilité par une meilleure orientation professionnelle» ont voulu faire passer. Organisé les 21 et 22 février à Rabat par le ministère de l'Éducation nationale et le British Council, ce séminaire est animé par des experts britanniques et marocains dans le domaine de l'information et de l'aide à l'orientation. Il entre dans le cadre du projet régional «Skills for employability» lancé par le British Council et visant à améliorer l'employabilité des jeunes.
Au niveau national, le système d'orientation pâtit de plusieurs insuffisances,
de l'aveu même de Abdelmoumen Talib, directeur de l'information et de
l'orientation au ministère de l'Éducation nationale. «Une étude réalisée
récemment a révélé qu'en général, les prestations dans ce domaine demeurent
saisonnières, monotones et limitées, à cause de certaines contraintes relevées
à plusieurs niveaux», remarque-t-il. D'abord, les ressources financières
affectées au secteur ne sont pas à la hauteur des objectifs tracés. Il en va de
même pour l'infrastructure (espaces et équipements). Au niveau des ressources
humaines, les défis ne sont pas moins sérieux. On souligne un «manque flagrant»
en matière d'inspecteurs et de conseillers en orientation
La question de la formation continue des cadres en fonction est également préoccupante, puisqu'elle a tendance à être considérée comme un luxe et non pas comme une nécessité.
Sur le volet organisationnel, les problèmes posés ont trait surtout à l'absence
d'une vision claire à l'échelle nationale pour intégrer la dimension
orientation dans les curricula et à l'absence d'un statut spécifique aux
structures qui interviennent dans le domaine de l'information et de l'aide à
l'orientation.
Face à ces insuffisances, le ministère a mis en œuvre une stratégie nationale d'orientation, et ce conformément aux dispositions du plan d'urgence visant à mettre en place un système d'information et d'orientation efficient. Ainsi, pour pallier le déficit dans les ressources humaines, le ministère de tutelle prévoit le recrutement de quelque 1.000 cadres supplémentaires de l'orientation d'ici à 2012, informe M. Talib.
Des séminaires de formation en collaboration avec des organismes internationaux sont aussi programmés pour améliorer les compétences des cadres en question
Pour ce qui est de l'infrastructure, 2011 et 2012 verront la création de nouveaux centres régionaux et provinciaux d'information et d'aide à l'orientation qui viendront s'ajouter aux 50 centres mis en place en 2010. De même, le nombre des espaces dédiés à l'orientation au niveau des lycées (588 en 2010) est appelé à augmenter sur les deux prochaines années. Au niveau des prestations elles-mêmes, on annonce la généralisation cette année des guides d'aide à l'orientation sur tout le territoire national
L'objectif étant d'aider les étudiants à penser et à construire leurs projets personnels en toute connaissance de cause. La tendance en 2011 sera à la diversification des prestations. Celles-ci prendront différentes formes : journées d'information sur les formations et les métiers, visites sur le terrain et stages dans les établissements de formation et les entreprises, dans le but de favoriser l'ouverture de l'étudiant sur son environnement.
L'expérience britannique
Dans le domaine de l'aide à l'orientation professionnelle,
l'expérience du Royaume-Uni est édifiante. Selon Jim Aleander, expert
britannique, les prestations diffèrent selon chaque nation constitutive du
Royaume-Uni, mais restent toutes conformes à la politique nationale.
En Angleterre, deux populations d'étudiants sont ciblées par le système d'aide à
l'orientation : les jeunes (de 13 à 19 ans) et les adultes (plus de 19 ans).Ce
sont des agences locales présentes sur tout le territoire britannique qui se
chargent de conseiller, d'orienter les étudiants et d'évaluer leurs compétences
professionnelles. Parmi les défis qui sont à relever, il y a l'accompagnement
des exigences du secteur de l'emploi qui sont en changement continu.
A cet égard, les employeurs sont appelés à jouer un rôle primordial en
s'impliquant davantage dans le domaine de l'orientation. L'encouragement de
l'innovation et de l'utilisation des nouvelles technologies d'information et de
communication pour offrir des prestations de qualité constitue une autre
préoccupation majeure du gouvernement britannique.
Source : WEB Par Meriem Rkiouak | LE MATIN