Survie des Abeilles Une première, 700 hectares convertis en zones d'inter-cultures aux abeilles en France
Publié le : 01.11.2010 | 07h01
Pour remédier à l'importante mortalité des abeilles, des plantes nécessaires à leur nutrition ont été semées sur des centaines d'hectares en Franche-Comté, une région pilote dans cette démarche au niveau national.
Depuis trois ans et sous l'impulsion de la Fédération régionale des chasseurs, plus de 700 hectares ont ainsi été convertis en zones d'intercultures. Les parcelles agricoles sont transformées pendant six mois en champs de plantes (sarrasin, avoine, vesce, phalécie) nutritives pour les butineuses
«La qualité du bol alimentaire des abeilles est un facteur-clé de leur survie. Lorsqu'on nourrit mieux les abeilles, leurs défenses immunitaires sont meilleures, leur production de miel augmente et le service de pollinisation (transport du pollen) est assuré», résume Pierre Testu, du Réseau «Biodiversité pour les abeilles»
Depuis une vingtaine d'années, de multiples facteurs ont porté le taux de surmortalité des abeilles à 30%
Charlette Chandosne, membre de la Fédération, précise que la Franche-Comté est la première Région en France à réaliser ces aménagements, d'un coût total de 180.000 euros, «à grande échelle».
«Les inter-cultures apportent le pollen et le nectar dont les abeilles ont besoin en automne lorsqu'il n'y a plus de fleurs à butiner», constate Didier Mairot, 53 ans, apiculteur à Rantechaux (Doubs) qui enregistre annuellement une perte d'environ 15% de ses ruches.
«C'est un petit plus qui permet aux abeilles de faire des réserves et qui sauvera certaines ruches manquant de nourriture à la fin de l'hivernage, en février», espère l'apiculteur qui a positionné pour la première fois ses ruches à proximité d'inter-cultures
D'après le Réseau «Biodiversité pour les abeilles», ces parcelles de graminées et de légumineux contribuent jusqu'à hauteur de 40% à l'alimentation des abeilles
Les agriculteurs qui mettent à disposition leurs champs apprécient la démarche. «Entre deux récoltes d'orge ou de maïs, notre terrain ne reste pas nu. Les plantes empêchent l'apparition de mauvaises herbes, limitent l'érosion des sols et apportent de la matière organique à la terre», explique Inès Jacquet, agricultrice à Rigney (Doubs)
«Le monde agricole et le monde apicole sont fait pour avancer main dans la main : 65% du miel produit en France provient du pollen des champs de colza et de tournesol et les abeilles permettent la dissémination des pollens, notamment de ceux des arbres fruitiers», estime Pierre Testu
Le projet a été labellisé «2010 année internationale de la biodiversité» par le ministère de l'Ecologie et la tendance est à la multiplication des inter-cultures, avec près de 3.500 hectares consacrés cette année à l'alimentation des abeilles en France, contre 1.700 hectares en 2009.
Source : web Par MAP