Un bond en avant vers les énergies renouvelables
Le Maroc a fait un bond en avant dans son optique de porter la part des énergies renouvelables à 10% dans la production nationale d’électricité en 2012. Mercredi, le Roi a inauguré la centrale thermo-solaire à cycle combiné d’Aïn Béni Mathar, d’une puissance totale de 472 mégawatts dont 20% en solaire. Le Roi Mohammed VI, à l'inauguration de la centrale thermo-solaire d'Ain Béni Mathar, mercredi 12 mai./MAP L’inauguration par le Roi Mohammed VI mercredi dernier de la centrale thermo-solaire d’Aïn Beni Mathar, (sud d’Oujda), représente un bond en avant dans l’objectif du Maroc d’accorder une part significative aux énergies renouvelables dans la production d’électricité d’ici 2012. D’une puissance de 472 mégawatts (MW), dont 20% en solaire, la centrale a été financée à hauteur de 4,6 milliards de dirhams par la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Instituto de Credito Official d’Espagne (ICO), le Fonds Mondial pour l’Environnement (43,2 millions de dollars) et l’Office national de l’électricité (ONE). La nouvelle centrale repose sur 160 ha et fonctionne au gaz naturel fourni par le gazoduc Maghreb-Europe et grâce à l'énergie solaire fournie par un champ de 180.000 m2. Une vaste surface qui permet un suivi quotidien du soleil, a expliqué Ali Fassi Fihri, directeur général des offices nationaux de l’électricité et de l’eau potable (ONE, ONEP), sur les ondes de la radio Médi1. “C’est la première grande centrale avec un champ solaire d’une si grande taille. Le champ solaire, s’étend sur 180.000 m2 de miroir. C’est donc une surface formidable qui est pilotée par un système informatique qui permet un suivi quotidien du soleil…”
Ali Fassi Fihri, directeur général de l’ONE et de l’ONEP “Unique au monde”
Abondant dans le même sens, Noureddine Badaoui, directeur de la centrale d’Aïn Béni Mathar, a fait savoir que ladite centrale est une première du genre au monde. “Cette centrale thermo-solaire est unique au monde parce qu’elle a su combiner et intégrer deux technologies: celle du cycle combiné et le thermo-solaire (…)”. Sans la technologie solaire, le rendement de la centrale de Béni Mathar se situerait aux alentours de 53%, a précisé M. Badaoui à la chaîne Médi1. Un rendement qui a atteint 56% avec l’apport de l’énergie solaire. 3.538 GW/h
La centrale thermo-solaire d’Ain Béni Mathar, mise en œuvre par la société espagnole ABENGOA, produit en moyenne 3.538 GW/h, soit l’équivalent de 13% de la demande nationale 2010.
Mais, outre l’amélioration du rendement de la centrale, l’utilisation du solaire permet également une économie annuelle de fioul de 12.000 tonnes et d’éviter une émission de 33.500 tonnes de CO2 par an. Entre autres innovations soucieuses de la protection de l’environnement, la technologie de refroidissement à sec ou l’utilisation d’aéroréfrigérants, permet de réduire la consommation d’eau de 5,4 millions m3 à 850.000 m3 par an, soit une économie d’eau de 80%. Une centrale d'expérimentation Cependant, la spécificité de la centrale thermo-solaire d’Ain Béni Mathar réside plus dans le fait qu’elle sert de terrain d’expérimentation au Maroc, qui a pour ambition de mettre en place un projet solaire de 2.000 MW en 2020. Une aubaine que n’a pas manqué de souligner Ali Fassi Fihri. “Elle (la centrale) a comme grands avantages de permettre notamment au Maroc, qui est déjà dans un grand projet solaire de s’initier à cette technologie, de former ses ingénieurs et ses techniciens.” Ali Fassi Fihri. En outre, la nouvelle centrale, dotée d’un système propre de récupération, de traitement et de stockage des rejets liquides répond aux exigences environnementales nationales et internationales en termes de rejets gazeux, liquides et sonores. Elle vient confirmer l’objectif du Royaume de verser dans le développement durable, à travers notamment l’utilisation des énergies renouvelables. Kisito Ndour
Source : web AUFAITMAROC