Zone de turbulence A Hauts Risques
Par Ahlam JEBBAR
Mais que se passe-t-il actuellement dans les secteurs du Tourisme et du Transport aérien ? Quelle est cette main obscure qui diffuse et essaye d’ébranler la politique gouvernementale par médias interposés ?
Revenons, sur les principaux évènements :Lundi 13 janvier, une entreprise de la place (dont nous tairons le nom pour l’instant) envoie à quelques organes de presse, la copie d’une lettre de l’IATA (Association Internationale du Transport aérien), datée du 20 décembre 2013, qui aurait été adressée au Ministre du Tourisme via le e-mail, avec copie au Ministère de l'économie et des finances, du Transport, de la Direction de l’Aviation Civile et enfin Royal Air Maroc. Ce courrier non seulement dénonce la mise en place de la taxe aérienne , mais « fait part de son opposition à (sa) mise en place ».Jours fériés oblige, l’information ne sera relayée que mercredi soir sur quelques sites en ligne et ne paraitra que jeudi dans la presse écrite.Notons que, dans le même timing, la RAM lance un communiqué de presse dans lequel elle se positionne en sauveur des destinations de Fès et Tanger, là où les compagnies Low-cost auraient fait défection.
Jeudi 16 janvier, c’est donc le cataclysme dans le microcosme. La lettre est carrément reprise et affichée en Une du Matin avec un titre sans «équivoque », « Taxe aérienne, le document officiel qui accuse».
Cette lettre, commise par la Directrice des relations Extérieures Afrique de l’IATA, alerte sur les conséquences que cette taxe ferait encourir à l économie marocaine en avançant des chiffres tels que « 1,1 milliard de DH de perte sur la contribution au PIB, la menace sur 13.000 emplois dans le secteur, la perte de 104.000 touristes par an et enfin 10 millions de US Dollars de pertes pour RAM ».Il faudra attendre, vendredi fin de journée pour avoir une réaction , via un communiqué, du ministère du Tourisme, qui se dit notamment « étonné de tels agissements et récuse la réception de cette lettre.»
Cette affaire met en avant un certain nombre d’interrogations
- Comment se fait il que c’est la branche africaine de IATA qui envoie ce courrier ? l’interlocuteur de IATA, au Maroc est, et seulement est, l’Aviation Civile. A la limite si IATA veut absolument « sensibiliser » les membres du Gouvernement, il aurait été plus courtois que ce soit la Direction Générale de l’IATA (basée à Montréal) qui signe ce courrier et non l’antenne africaine.
- Comment IATA peut-elle avancer des chiffres aussi précis quand au préjudice subit à cause de cette taxe ? Le déficit de 1 milliard de dirham qu’elle annonce est exactement la recette prévisionnelle de cette taxe.
- Le courrier de l’IATA mentionne qu’il agit en «soutien de Royal Air Maroc» . En quoi la RAM est perdante dans cette affaire ? Pourquoi 10 M de Dollars de perte ( la Ram a avancée quant à elle 250 Mdhs, soit 2,5 fois plus) alors qu’ il s’agit d’une taxe récoltée et reversée , et toutes les compagnies sont, à ce niveau au même pied d’égalité.
- Si la compagnie décide de ne pas répercuter cette taxe sur les passagers, c’est alors un choix souverain de management et un investissement puisqu’elle aura un avantage compétitif par rapport aux autres compagnies qui elles, devraient répercuter la taxe sur le billet d’avion.
- Pourquoi IATA ne met en copie que la RAM ? si c’est parce que la compagnie est concernée alors pourquoi les autres compagnies concernées, notamment l’autre compagnie marocaine, Air Arabia ou encore les compagnies low-cost ne sont pas mises également en copie ?Si l’on pousse la réflexion plus loin, le grand gagnant de cette taxe n’est-il pas la RAM ? Puisque si les low-cost sont impactés, ils libèreront des parts de marchés pour la compagnie nationale..
En définitive, quel est l’objectif visé par la diffusion de cette lettre dans ce timing précis? D’autant que la taxe est passée et est validée par les deux chambres du Parlement. Elle entrera donc en vigueur, quoi qu’il se dise ou s’écrive le 1er avril prochain.
Aujourd’hui le seul impact qui pourrait se produire de cette diffusion, est d’apeurer certaines compagnies, notamment low-cost et de rendre les négociations plus difficiles avec elles pour les prochaines programmations.
A qui profite le crime ? à la réponse à cette question, tout un chacun, comprendra qui a diffusé cette lettre et pourquoi
Pour ma part, il s’agit d’un exercice de manipulation très mal rodé et très mal réfléchit.
A bon entendeur.
SOURE WEB Par Ahlam Jebbar Tourisma Post
Tags : Transport aérien- copie d’une lettre de l’IATA - Royal Air Maroc-