Coronavirus, le pot de terre contre le pot de fer
Au Maroc, l’Etat est au front contre le coronavirus sur le plan sanitaire, mais pas seulement, car le Comité de Veille Economique (CVE), a tenu trois réunions de travail, dont la dernière en date du 23 mars, au siège du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration (MEFRA).
Le CVE, présidé par M. Benchaâboun, et élargi à tous les ministres, au gouverneur de la banque centrale et à la CGEM, a décidé de mettre en place une série de mesures en faveur des salariés pour une période de trois mois et demi, à fin juin 2020.
La plus importante porte sur un soutien des salariés déclarés à la CNSS en février 2020, dont les entreprises employeurs sont en difficultés et en ont fait une simple déclaration sur l’honneur, sur le site dédié à cet effet créé par la CNSS.
En effet, il faut bien comprendre qu’il s’agit d’une aide accordée par le fonds spécial pour la gestion de la pandémie de solidarité au coronavirus.
La CNSS intervient dans le processus pour en faciliter la logistique en versant une indemnité forfaitaire mensuelle de 2000 dirhams net aux personnes concernées.
Cette indemnité mensuelle nette de 2000 dirhams ne constitue en aucun cas une indemnité de chômage et, de ce fait, n’est pas comparable aux montants des salaires, il s’agit d’un « don ».
Les entreprises qui déclarent sur l’honneur être en difficultés, doivent dresser la liste des bénéficiaires parmi leurs salariés.
C’est en effet une précision de taille du fait que toutes les entreprises, des plus petites aux plus grandes, et quel qu’en soit le secteur d’activité, qui étant en difficulté, vont opter pour cette aide pour leur personnel tout en distinguant les cadres des ouvriers ou autres employés dans la liste à remplir sur le site en question.
A l’identique, le Comité de veille économique a examiné une nouvelle série de mesures au profit des salariés non affiliés à la CNSS et qui opèrent dans le secteur informel.
Toutefois, il faut réaliser que tous les acteurs économiques sont concernés par la crise économique qui se traduit par un arrêt quasi-total de l’activité au niveau national.
Car le confinement ne consiste pas seulement à rester chez soi, il se traduit par l’isolement du pays et l’annulation de tous les moyens de transport, aériens, terrestres et portuaires, au cœur de toutes les activités économiques.
De fait, les difficultés du blocage économique engendrent tout particulièrement une asphyxie de la trésorerie des entreprises.
Chacune considère qu’elle doit se prémunir en préservant sa propre trésorerie, et donc s’abstient de payer ses fournisseurs, ses impôts, ses charges sociales avant d’en arriver à ne pas payer ses salaires.
Le plus grave, c’est que l’adage du pot de terre contre le pot de fer règne !
Les grandes entreprises et les administrations exercent leur force contre les moyennes et petites entreprises en ne leur payant pas leur dû, elles contribuent ainsi à les étouffer.
L’Etat ne peut ignorer l’aggravation des difficultés de fonds de roulement des entreprises, PME, TPME.
Il compte les accompagner en leur accordant la suspension du paiement de leurs charges sociales et impôts jusqu’au 30 juin 2020.
Le 25 Mars 2020
Source web Par lnt
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