Le Maroc, foyer critique de la pollution en dioxyde de soufre dans le monde
La branche indienne de l’ONG Greenpeace a désigné dans une récente étude réalisée avec le concours de la NASA les principaux foyers d’émission du dioxyde de soufre (SO?) dans le monde, participant à une hécatombe planétaire de 7 millions de morts par an. Le Maroc, qui abrite des centrales thermiques, affiche des taux parmi les plus élevés du continent africain, se classant au top 25 mondial des pays émetteurs
Greenpeace India, avec l’appui de l’agence spatiale américaine NASA, a publié début août une étude montrant les sites les plus pollués du monde en dioxyde de soufre (SO?).
Le SO? est un polluant toxique pouvant entraîner des infections des voies respiratoires inférieures, un risque accru d’accident vasculaire cérébral et un risque important de décès par le diabète. Ses émissions contribuent également à la formation secondaire de particules fines qui peuvent générer des cancers du poumon. Au niveau mondial, elles tuent 7 millions de personnes dont 600 000 enfants par an.
Les images satellites fournies par le satellite OMI de la NASA capable depuis 2004 les polluants courants, ont été ainsi superposées aux cartes indiquant l’emplacement des sites industriels, des mines et des centrales à charbon, pétrole et gaz. L’enquête a permis d’identifier les 500 plus importantes sources d’émissions de SO? à travers le monde, y compris celles qui sont naturelles, comme les volcans, comme le montre cette carte interactive.
En Afrique, deux pays, l’Afrique du Sud et le Maroc connaissent, selon cette étude, une situation jugée critique.
Au Maroc, pays qui se classe au 25e rang des pays émetteurs de SO?, les centrales situées sur la façade atlantique, celle de Jorf Lasfar-JLEC (El Jadida), et celle de Mohammedia, au nord de Casablanca, sont pointées du doigt car elles émettent respectivement 113 et 73 kilotonnes de SO? par an. Celle située à Safi émet 30 kilotonnes chaque année.
Le Maroc se situe dans le top 25 des pays émetteurs de SO2 dans le monde. GREENPEACE
Ainsi JLEC est classée à la 74ème position mondiale sur 423 sites polluants répertoriés dans le monde. Celle de Mohammedia à la 116ème position et celle de Safi à la 216ème position.
La centrale de Taqa à Jorf Lasfar. Archives
Toutefois, en mai 2019, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a mis à l’arrêt les deux tranches fuel de la centrale thermique de Mohammedia, comprenant aussi deux tranches au charbon.
Cette interruption intervient alors que le royaume est en phase de surproduction électrique, liée au développement des énergies renouvelables et à la mise en route, en décembre 2018, de la centrale à charbon de Safi, exploitée par Nareva (filiale de la holding royale Al Mada), en consortium avec Engie et Mitsui, explique Maghreb Confidentiel.
Lorsque tous ces projets seront entrés en service, Nareva disposera d’une capacité de production de plus de 2800 MW, ce qui fera de la filiale d'Al Mada le premier producteur privé d’électricité du royaume, devant l’émirati Taqa qui a fournit grâce à JLEC près de 50 % de l’électricité produite dans le royaume en 2014. INFOGRAPHIE LE DESK
Elle s’explique aussi par la suspension, le 3 avril, de l’exportation d’électricité vers l’Espagne. A terme, d’autres centrales de l’ONEE devraient subir le même sort, le roi Mohammed VI ayant exigé de porter à 42 % la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, rappelle la même source.
Le 6 septembre 2019
Source web Par Le Desk
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