Les palaces parisiens accusent le coup
Secoués par un début d'année difficile et préoccupés par la
perspective d'une saturation de l'offre, les palaces parisiens sont
aussi chahutés par le succès des plates-formes de réservation...
Le Bristol pense terminer l'année avec un taux d'occupation moyen de 65%. ©DR
2015 ne sera pas l’année des palaces parisiens.
"Le grand choc de Charlie nous a énormément affecté au premier trimestre, nous étions
facilement à -20% de taux d'occupation et nous avons mis du temps à reprendre
des couleurs", indique Michel Jauslin, directeur général du
Park Hyatt Paris-Vendôme.
"C'est une année maussade, on va finir à 65% de
taux d'occupation", confirme Didier Le Calvez, Pdg du Bristol
et président de l'Umih Prestige, la branche luxe de la principale organisation
d'hôteliers.
Outre les conséquences du plan Vigipirate, il
cite "la
mauvaise publicité faite à la France aux Etats-Unis, la désaffection de la
clientèle moyen-orientale jusqu'en août, ainsi que celle de la clientèle russe
et brésilienne".
Une augmentation vertigineuse de l'offre
Si le marché a enregistré de bonnes
performances cet été, cela ne suffira pas forcément à sauver l'année. "Nous sommes toujours affectés par l'arrivée de nouveaux
réseaux de location entre particuliers, comme Le Collectionist ou Airbnb",
regrette François Delahaye, directeur général du Plaza Athénée, qui a rouvert
il y a un an après onze mois de travaux. Au total, cette concurrence
représenterait "10% à 15% de l'activité",
selon lui.
Pour Gwenola Donet, directrice France du
cabinet JLL Hotels & Hospitality, la difficulté principale des palaces
tient surtout à l'augmentation vertigineuse de l'offre, liée à l'appétit des
investisseurs.
"L'ouverture du Peninsula
en juillet 2014 et la réouverture du Plaza Athénée deux mois plus tard
ont pesé sur le taux d'occupation. L'offre est allée plus vite que la demande
et la croissance de 60% du parc entre 2007 et 2017 va coûter dix points de taux
d'occupation au secteur", commente-t-elle.
Un prix moyen de 1 000 euros
Et ce n’est pas fini. La réouverture du Ritz
en mars prochain, celle du Crillon en décembre 2016, du Lutetia en 2017, ainsi
que l'inauguration du Cheval Blanc, l'hôtel du groupe LVMH prévu dans la
nouvelle Samaritaine, devraient elles aussi générer quelques turbulences.
L'apparition de boutiques-hôtels de luxe,
ces établissements design, de petite taille, au service personnalisé, pourrait
en outre peser sur le marché. L'épicier et traiteur de luxe Fauchon a ainsi
annoncé en septembre l'ouverture d'ici 2018 d'un hôtel 5* d'une cinquantaine de
chambres situé place de la Madeleine.
Malgré le contexte, l'appétit des investisseurs
n'est pas près de se tarir. "Beaucoup de chaînes de luxe
cherchent à se développer sur la place parisienne, même si leurs établissements
ne deviendront pas forcément des palaces", assure Stéphane
Botz, associé chez KPMG.
A long terme, ces nouveaux acteurs vont
contribuer à faire de Paris une référence du luxe hôtelier. "Il y a une douzaine d'actifs qui produisent un prix moyen à
la chambre de 1 000 euros, ce qui n'existe nulle part dans le monde",
assure Gwenola Donet.
Le 08 Octobre 2015
SOURCE WEB Par Tour Hebdo
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KPMG-