Les IDE butent sur 2 milliards d’euros
A part 2010, le flux est resté «normal» Baisse des dépenses en 2011 Les annonces d’investissements demeurent importantes Les flux nets sont la différence entre les recettes et dépenses en matière d’IDE. Malgré une baisse progressive sur les 5 dernières années, leur niveau est jugé stable. 2010 était une année exceptionnelle car marquée par la cession et le rachat des parts du capital de Méditel La crise mondiale n’a pas eu de grands impacts sur les IDE (investissements directs étrangers). C’est en tout cas le principal constat qui ressort des chiffres communiqués par l’Office des changes concernant les flux nets en IDE (c\'est-à-dire les entrées moins les sorties) sur la période 2007-2011. «Les flux nets sont la référence internationale en matière d’évaluation de l’attractivité d’un pays donné en matière d’IDE. C’est d’ailleurs cette donnée qui est prise en compte par la Cnuced dans ses rapports annuels», explique Ali Yacoubi, chef des études et de veille à l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI). En effet, malgré une baisse progressive de ces flux au fil des ans, passant de 22,9 milliards de DH en 2007 à 13,2 milliards en 2010, suivie d’un léger rebond (19,2 milliards) en 2011, les flux nets se maintiennent (les recettes demeurent plus importantes que les dépenses). Celles-ci n’ont pas pu dépasser, sur les 5 dernières années, 22 milliards de dirhams (2 milliards d’euros). Le niveau le plus bas a été atteint en 2010. Les chiffres montrent que cette année-là était exceptionnelle tant en matière de recettes que de dépenses. Et pour cause, c’est en 2010 que l’opération de cession des participations de Telephonica et Portugal Telecom dans Méditelecom s’est produite. C’est également au cours de la même année qu’est intervenu le rachat de ces participations par France Télécom pour environ 8 milliards de DH. Cette année a été aussi marquée par l’acquisition du Crédit Industriel et Commercial (CIC) de 5% du capital de BMCE pour 2,6 milliards de DH. En 2011, les flux nets ont repris à des niveaux relativement plus importants (19,2 milliards). Autrement dit, «l’année n’a pas connu de grandes opérations de cession d’investissement et donc moins de devises qui sortent, ce qui est en soi une bonne chose», souligne Yacoubi. Les dépenses n’ont guère dépassé 4,7 milliards de DH contre 21,8 milliards en 2010. Les flux nets n’ont pas viré vers le négatif malgré le recul important des recettes (-11,4% par rapport à 2010). Mais ces chiffres sont à relativiser. Le calcul des flux nets proposé par l’Office (en respect des normes internationales) prend en compte des opérations comme celle de Méditel en 2010 qui n’est finalement qu’un mouvement de capitaux puisque les 8 milliards de DH cédés ont été réinvestis. En conséquence, en 2011, et sans prendre en compte l’opération Méditel, la baisse aurait été de 26,4% en comparaison avec 2010. Sur les cinq dernières années, l’attractivité du Maroc n’aurait donc pas connu de grande crise. «Nous avons eu des années de gloire entre 2005 et 2008, suivies de situations de normalité entre 2009 et 2011, mais la reprise est pour bientôt», croit savoir Hamid Ben El Fadil, directeur du CRI (Centre régional d’investissement) de Casablanca. Ce point de vue est appuyé par les études de la plateforme multi-pays de développement économique Anima. Celle-ci explique dans son dernier observatoire des annonces d’investissements et de partenariat en Méditerranée que les intentions d’investissements en 2011 retomberaient pour la plupart des pays de la région à leur niveau de 2009, qui était une année de crise. Quelques exceptions s’émancipent cependant de ce constat. C\'est le cas notamment du Maroc qui a fait l’objet d’un nombre d’annonces en hausse de 15% par rapport à 2010, ce qui place le pays à la troisième place, juste derrière la Turquie et Israël, en nombre de projets détectés. Mais si les investisseurs n’abandonnent pas leurs projets d’IDE au Maroc, ils poursuivent néanmoins leur politique de moindre implication financière à l’œuvre depuis 2009: les montants en jeu annoncés au cours des 9 premiers mois de 2011 ont diminué de 50%. Dividendes, assistance technique A côté des dépenses au titre des IDE (cession d’investissement), les dividendes et les transferts au titre d’assistance technique privée font aussi partie des sorties de devises. Au titre des années 2007-2010, les transferts de dividendes ont connu une hausse progressive de 4,4 milliards de DH en 2007 à 8,7 milliards en 2011. Pour l’assistance technique, les transferts sont passés de 6,5 milliards en 2007 à 8,6 milliards en 2010. Ces deux éléments ne sont pas pris en compte dans le cadre des dépenses au titre des investissements directs étrangers. Pour l’année 2011, les services de l’Office des changes ont refusé de communiquer les données, la réforme démarre bien. SOURCE WEB Par Ayoub NAÏM L’Economiste