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Le Maroc, seul pays d\'Afrique où il fait bon aller

Le Maroc, seul pays d\'Afrique où il fait bon aller


Le ministère français des Affaires étrangères vient de publier sa nouvelle carte mondiale des pays à risque et ce pour information aux voyageurs et touristes. Le Maroc y figure de couleur verte, c'est à dire soumis à vigilance normale. Pour rappel, le mois de septembre dernier avait vu la diffusion par certains medias français d'une alerte de vigilance jaune (vigilance renforcée) pour le Maroc, et ce après l'assassinat en algérie du français Hervé Gourdel. Cette annonce avait alors provoqué une importante baisse des séjours de touristes français et suscité un vif émoi auprès des professionnels du secteur touristique au Maroc comme en France. Les autorités marocaines ont engagé un plaidoyer pour faire valoir la sécurité du royaume. Leurs efforts sont aujourd'hui récompensés par la reconnaissance officielle, qu'à ce jour, le Maroc est un endroit tranquille où il fait bon aller. Il est ainsi le seul pays du continent africain à être classé en zone verte.

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Le tourisme n’est plus ce qu’il était. Entre menaces d’enlèvements d’Occidentaux et d’actions terroristes dans les pays du Moyen-Orient - à commencer par l’Egypte et notamment la région du Sinaï (lire page 4) dont le littoral de la mer Rouge désormais dangereux - ou en Afrique, avec la crainte d’Ebola même très loin des pays touchés - Liberia, Guinée, Sierra Leone (lire page 6) -, les destinations sans risque se réduisent comme une peau de chagrin. Même si globalement l’industrie touristique ne s’est jamais aussi bien portée.

Sur la carte du site du Quai d’Orsay, référence pour tout touriste prudent mais également pour les voyagistes, les zones en vert, c’est-à-dire ne nécessitant aucune précaution particulière, sont de moins en moins nombreuses. Il y a là, entre autres, les Etats-Unis et le Canada, l’Australie, le Japon et nombre de pays asiatiques, ainsi que les 28 Etats membres de l’Union européenne - même si, par exemple pour l’Italie, on y met en garde sur «les fréquents vols à la tire dans les grandes agglomérations», notamment dans les quartiers touristiques. Les pays limitrophes tels l’Albanie ou la Serbie sont en jaune, c’est-à-dire considérés comme des zones où notre diplomatie conseille «une vigilance renforcée». Une couleur ajoutée en 2013, en plus du vert, de l’orange et du rouge.

«Le jaune signifie une zone qui n’est pas exempte de risque, mais où la menace ne s’oppose pas au tourisme ou aux voyages d’affaires à condition de le faire en pleine conscience», explique Alexandre Giorgini, porte-parole au ministère des Affaires étrangères, dont le site est régulièrement mis à jour avec les données fournies par les ambassades. Mais de plus en plus de pays ou de régions sont désormais en orange - «destination déconseillée sauf raison impérative» - ou même en rouge - «formellement déconseillée».

"Ostraciser"

L’approche est fine. En Turquie, les deux tiers occidentaux du pays sont en vert mais la zone frontière avec la Syrie et l’Irak en rouge et les départements limitrophes en orange ou en jaune quand ils sont plus éloignés. Au Mexique, les zones orange ou rouge - celles où les narcos sont les plus actifs - sont toujours plus nombreuses.

«Il est nécessaire d’évaluer le risque non pas tant par pays, pour ne pas les ostraciser en tant que tels, mais par zone. Alger est ainsi sans risque, mais à 70 kilomètres, la situation est totalement différente», analyse Louis Caprioli, conseiller de Geos, le leader européen sur ce marché dont la carte des zones à risque (1) fait référence. Geos ne prend en compte que la situation sécuritaire, quand le site du Quai d’Orsay intègre également les paramètres sanitaires ou les risques naturels (séismes, éruptions volcaniques, etc.)

Protestations

Marquées du sceau de l’officialité, les évaluations du Quai d’Orsay suscitent régulièrement des polémiques. Ainsi, à la fin de l’été quand, après la constitution de la coalition internationale pour lutter contre l’Etat islamique, un bandeau apparut lançant aux ressortissants français un appel à la «vigilance renforcée» dans 43 pays à majorité musulmane. Les protestations des capitales concernées, notamment au Maroc et en Tunisie, incitèrent Paris à se contenter, deux mois plus tard, d’un avertissement général à propos des risques d’enlèvements ou d’actes hostiles contre les ressortissants des pays membres de la coalition. «Il vaut mieux faire plus que moins», justifie-t-on au ministère des Affaires étrangères, rappelant qu’il ne s’agit que de conseils et qu’il est impossible d’interdire à quelqu’un de se rendre dans une zone dangereuse. Les évaluations sont par ailleurs sans cesse remises à jour, notant par exemple pour la Tunisie que le succès de la transition démocratique crée un «contexte favorable aux déplacements touristiques ou professionnels».

Mais ce rétrécissement du monde est aussi une illusion rétrospective. Le tourisme en individuel, et a fortiori le trek, a pendant des décennies été impossible en URSS ou, pour raison de sécurité, en Amérique centrale. Des pays totalement fermés comme la Birmanie sont en train de s’ouvrir progressivement. Et l’industrie touristique qui pèse à elle seule 11% de l’économie mondiale s’adapte à la nouvelle donne.

2 janvier 2015 14:17

SOURCE WEB Par Marc Semo / Liberation.fr

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